LA GAY PRIDE (appelée maintenant Marche des fiertés lesbiennes, gaies, bi- et trans-) aura lieu samedi à Paris. Ce sera l'occasion pour des associations comme Sida Info Service de rappeler l'importance de la prévention.
Car, comme le souligne l'Institut national de veille sanitaire (InVS) dans un communiqué, les comportements sexuels à risque restent à « un niveau préoccupant » chez les homosexuels masculins. L'Institut cite notamment les données de la notification obligatoire du VIH (« le Quotidien » du 8 juin) : 27 % des personnes ayant découvert leur séropositivité sont des homosexuels masculins, dont la contamination a eu lieu dans les six derniers mois pour 58 % d'entre eux. Bien que les hommes gay aient plus fréquemment recours au dépistage que le reste de la population, ces données, souligne l'InVS, témoignent « d'une transmission active persistante du VIH parmi la communauté homosexuelle ».
D'autres infections sexuellement transmissibles le confirment. Entre 2001 et 2002, le nombre total de cas de syphilis a augmenté de plus de 100 % et en 2003, en dépit des efforts de prévention, 428 cas ont été notifiés. Or 80 % des cas concernent des homosexuels masculins et la moitié est co-infectée par le VIH. Plus récemment, à la suite de signalements en provenance des Pays-Bas et de Belgique, l'InVS a lancé une enquête et identifié 38 cas de lymphogranulomatose vénérienne rectale en France (au 31 mars), tous survenus dans la communauté homosexuelle.
Une enquête auprès des homosexuels eux-mêmes, le Baromètre Gay 2002 (réalisé dans les lieux de rencontre gay), confirme le relâchement de la prévention : 53 % des personnes qui ont répondu indiquent avoir eu plus de 10 partenaires sexuels au cours des douze derniers mois. Les pratiques à risque avec les partenaires occasionnels concernaient plus de la moitié des répondants pour la fellation avec exposition au sperme, 93 % pour la pénétration anale et 33 % ont reconnu au moins une pénétration anale non protégée. Un sur dix indiquait être séropositif et plus d'un quart ignorait son statut sérologique.
L'enquête Presse Gay 2004, qui doit démarrer en septembre, permettra de mieux appréhender les multiples causes de ce relâchement. En attendant, l'InVS espère que l'information des populations concernées contribuera « à renforcer leur prise de conscience et leur vigilance face aux risques de transmission sexuelle ».
L'hépatite B aussi
De 70 à 80 % des homosexuels masculins, selon les études, ont rencontré le virus de l'hépatite B au cours de leur vie sexuelle. Ils peuvent, surtout les personnes coïnfectées VIH-VHB, développer une hépatite chronique. Certaines pratiques sexuelles présentent des risques spécifiques de transmission des hépatites B, C, D et A. Les associations et les autorités sanitaires envisagent une campagne de prévention et de dépistage ciblée, qui pourrait inclure la préconisation de la vaccination.
Ces sujets seront abordés lors de la prochaine réunion publique d'information de l'association Act up Paris*, le lundi 28 à 19 h (centre Wallonie-Bruxelles, 46, rue Quincampoix, Paris-4e). Elle réunira Jean-Charles Duclos-Vallée (hépatologue, Paul-Brousse, Villejuif), Claude Lejeune (président de l'Association des médecins gays) et Gilles Baudrier (président de l'association SM et P).
* Tél. 01.49.29.44.82.
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