L’Élysée a rendu public mercredi matin la lettre de mission que le Président de la République a écrite au Dr Michel Legmann, président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Constatant que sur « dix inscriptions à l’ordre des médecins, une seule est le fait d’un médecin ayant fait le choix de l’exercice libéral », il déplore que « ce dernier a perdu son attractivité aux yeux des nouvelles générations ». Alors que les décrets de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » votée en juillet dernier commencent à peine à paraître au compte goutte, on peut s’étonner de cette nouvelle mission de « refondation » de la médecine libérale. « Il s’agit de prolonger les réformes issues de la loi, » indique Nicolas Sarkozy sans préciser sous quelle forme ces suggestions ordinales pourraient être concrétisées. La copie du Dr Legmann devra d’abord comporter une partie descriptive : état des lieux de la démographie, de la permanence des soins, évolutions de la demande de soins, innovations technologiques et nouvelles attentes des médecins. Mais de façon très surprenante, la question de la « tarification des actes » n’entre pas dans le champ de cette mission, au motif que cette question fait « l’objet d’un dialogue conventionnel approfondi prévu cette année, après les élections professionnelles ».
Les propositions que devra faire la mission restent un peu guidées. Elles « pourront s’articuler autour des thèmes de la réduction des tâches administratives grâce aux technologies de l’information et aux nouveaux modes d’exercice, de la prévention, de la qualité et de l’évaluation des soins, de l’exercice dans les structures type maisons de santé, de la répartition géographique des médecins et enfin de la coopération entre professions de santé et entre médecine ambulatoire et médecine hospitalière ».
La mission, composée d’élus, de médecins en exercice, de représentants de l’Assurance maladie, d’économistes et de personnalités qualifiées, doit commencer ses travaux officiellement la semaine prochaine. Mais, concernant le volet constat, Michel Legmann tire depuis longtemps le signal d’alarme: «L’alerte doit être donnée» expliquait-il la semaine dernière lors d’un récent colloque organisé par l’Observatoire national de la démographie médicale. Et le président du conseil de l’Ordre renvoyait à des statistiques inquiétantes : au 1er janvier 2009, seuls 9% des médecins nouvellement inscrits à l’Ordre ont choisis un exercice libéral exclusif, 66% le salariat, 25% préférant opter pour des remplacements. Concernant les solutions à élaborer pour la démographie médicale, on sait aussi que Michel Legmann est un tenant de la liberté d’installation : le président du conseil de l’Ordre a répété la semaine dernière qu’il était hostile à toute coercition.
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