Pour le pianiste Bill Evans, ces fameuses séances de 1975 et 1976 (ici dans leur intégralité et remixées) concrétisaient non seulement un rêve : enregistrer en duo avec un chanteur. Elles confirmaient aussi son désir de se rattacher à la tradition populaire du « song ». Sur un programme ultra-romantique privilégiant les tempi lents, la science harmonique et la sensibilité d’un accompagnateur aussi accompli qu’Evans servent d’écrin à l’expression un tantinet bel canto de Bennett qui se souvient : « Bill était un génie de la musique américaine. Il avait franchi la barrière séparant classique et jazz et pouvait jouer les deux, et très bien. Il était le meilleur. L’écouter, c’était comme écouter le London Symphony. » La première impression est trompeuse ; sous l’atmosphère de party de luxe se glisse une grave et étreignante noblesse de fond pour un moment unique de grandeur d’âme, de sentiment et de poésie frémissante. Un bouleversant chef-d’œuvre.
. The Complete Recordings, double Cd Fantasy, distribution Universal Music Jazz.
Philippe Bourdin
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature