Trois questions à Laure Lechatellier*

« Titre à venir titre à venir titre à venir »

Publié le 21/04/2010
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Décision Santé. Quels sont pour vous les combats syndicaux prioritaires en 2010 ?

Laure Lechatellier. Nous privilégions cette année trois dossiers. D’abord les retraites. Nous allons tenter de reprendre les négociations sur la réforme de la complémentaire Ircantec, qui nous a fait perdre 30 % de notre retraite. Il faudra négocier des mesures compensatrices, comme s’y était engagé d’ailleurs le ministère de la Santé. Deuxième dossier important : la pénibilité. Nous, les praticiens exerçons un métier pénible. Mais la pénibilité n’est absolument pas prise en ligne de compte. Enfin, les comptes épargne temps (CET) nous préoccupent. Il y a deux ans, noncert avec celles concernant les complémentaires retraite. Nous allons aussi nous occuper des astreintes. Le décret qui les définit n’est pas du tout clair, et permet tous les abus.

D. S. Vous avez récemment diffusé un communiqué presse soutenant la grève des IADE. Comptez-vous désormais mener votre combat syndical avec les soignants ?

N. S. Non, ce n’est pas possible. Nous n’avons pas le même statut : ils relèvent de la fonction publique hospitalière (FPH), alors que nous ne le sommes pas. En revanche, nous comptons défendre l’ensemble des spécialités médicales, face à la déprofessionnalisation actuellement en cours à l’hôpital, où il règne un climat des plus délétère. Les médecins sont de plus en plus souvent écartés de la décision médicale. Le SNPHAR-e a mis en place un observatoire de la souffrance au travail et nous sommes totalement submergés par les demandes : des agents hospitaliers sont dans un état psychique catastrophique. À ce titre, nous avons repris l’idée du ministre du Travail Xavier Darcos de noter les établissements de santé, en reprenant la symbolique des feux de signalisation : vert, orange, et rouge. Il y a pour le moment un établissement qui nous paraît être dans le rouge, c’est l’hôpital du Val d’Ariège. L’ensemble de la CME a démissionné pour protester contre les méthodes du directeur.

D. S. Quid de la loi HPST ?

L. L. La loi HPST est le symbole de tout ce qui se passe à l’hôpital. Elle est maintenant votée, mais nous restons vent debout contre les décrets qui sont actuellement votés. Actuellement, la concertation sur les décrets est en stand-by du fait des élections régionales. En tous les cas, nous constatons que cette loi a des effets délétères au jour le jour. Ainsi, lors de la dernière réunion de la CME des HCL, il n’a été question que de financement. Pas une seule fois nous n’avons parlé de politique médicale !

* Septième vice-présidente chargée de l’action sociale, des formations sanitaires et sociales, de la santé et du handicap.
Propos recueillis par Jean-Bernard Gervais

Source : Décision Santé: 264