Le 14 avril 1912, 23 h 40. Atlantique Nord. Le plus grand paquebot du monde. Un iceberg. Une eau à - 2,2 °C. La tragédie du « Titanic » n'a plus besoin d'être racontée. Elle a fait 1 489 noyés.
Faux ! s'exclame M. R. Shetty (Mount Prospect, Etats-Unis) dans le « Lancet ». La majorité des naufragés ne s'est pas noyée. Ils sont morts d'hypothermie. Si cette pathologie avait été connue, à l'époque, il y aurait eu davantage de rescapés.
Il rappelle que le « Carpathia » qui a porté secours au « Titanic », arrivé une heure cinquante plus tard, n'a recueilli que les occupants des canots de sauvetage. Laissant pour noyés ceux qui, dans l'eau, portaient un gilet de sauvetage. Même la tête hors de l'eau. Mais l'histoire a retenu la cause du naufrage plutôt que la façon dont sont morts les passagers.
On sait maintenant qu'une réanimation est possible. M. R. Shetty rapporte dix-sept succès après noyade et hypothermie grâce à des manoeuvres appropriées de réchauffement et de réanimation cardio-pulmonaire. Une récupération complète a été réussie chez des personnes considérées comme mortes après être restées quarante minutes sous l'eau.
Dans le cas du « Titanic », il y avait 3 560 gilets de sauvetage et 712 personnes ont pu monter dans les canots. Comme le paquebot emmenait 2 201 personnes, il est fort probable que tous portaient un gilet. Le médecin américain pense que les passagers ont été victimes d'hypothermie et non d'inhalation d'eau glacée (laquelle a pu survenir après la perte de connaissance).
Une leçon peut être tirée. Il ne faut plus considérer comme mort un noyé avant d'avoir procédé à un réchauffement et mené une réanimation cardio-pulmonaire.
« Lancet », vol. 361, 1er février 2003, p. 438.
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