1- Le TPG sera une catastrophe pour les médecins
En admettant que le remboursement sécu soit coordonné avec la part mutuelle, ce qui est peu vraisemblable, c’est sans compter sur le nombre de patients qui ne sont pas à jour de leurs droits : changement de régime pour les étudiants, changement de caisse pour les uns, mutuelle impayée pour les autres, absence de mutuelle pour certains, droits non à jour…
Jusqu’à présent, celui qui n’était pas à jour de ses droits et qui était mal remboursé se débrouillait pour mettre à jour sa situation dans les meilleurs délais, avant la prochaine consultation. Dorénavant, n’ayant pas à faire l’avance des frais, peu lui importera que sa situation ne soit pas en règle et que nous ne soyons pas payés….
Il faut s’attendre au bas mot à 10 % d’impayés.
Même en passant 1 à 2 heures par jour à faire des courriers de réclamation aux uns, à téléphoner aux autres, et à re-pointer sans cesse les remboursements il y aura toujours 5 % incompressibles d’impayés inhérents aux patients de passage qui seront définitivement perdus de vue et qui se moqueront bien d’être à jour ou non de leurs droits…
En rêvant que la valeur du C puisse être revalorisée de 23 à 25 €, cela ne compensera même pas le nombre d’impayés, et quand bien même, personne ne nous payera en heures supplémentaires la perte de temps quotidien passé à la chasse aux impayés !
2- Le TPG sera une catastrophe pour la société
Contrairement à ce que certains, dont notre ministre, veulent nous faire croire, la gratuité est une invitation immodérée à la consommation de soins.
J’invite tous ces bisounours à venir suivre une journée de consultation ordinaire à nos côtés. Ils pourront mesurer l’importance du problème lorsqu’ils verront cette mère de famille entrer dans notre cabinet médical, désigner chacun de ses 4 enfants en nous demandant de regarder le premier qui a le nez qui coule, le second qui tousse, le troisième qui a peut-être éternué et le quatrième qui n’a rien (mais sait-on jamais), puis nous tendre négligemment la carte vitale à la fin de la consultation pour que l’on se fasse payer par dame Sécu.
Au diable, l’avarice, surtout quand c’est quelqu’un d’autre qui paye !
J’invite tous ces bisounours à venir suivre une nuit de garde ordinaire à nos côtés. Ils pourront mesurer l’importance du problème lorsqu’ils verront que nous sommes appelés à 23h par ce père de famille installé dans son fauteuil en train de regarder sa télé (genre home cinéma surdimensionnée) nous dire, en désignant l’enfant sur le canapé : « C’est pour lui, Docteur, ça fait 4 jours qu’il fait pas caca… » et toujours sans bouger de son fauteuil ; « J’ai la CMU».
Le 1/3 payant généralisé, c’est de facto au moins 10 % de consultations supplémentaires au frais de la société.
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