Une étude très préliminaire, conduite sur un modèle murin de dégénérescence des photorécepteurs, indique que l'on pourrait obtenir la restauration d'une certaine aptitude visuelle et de réponses neuronales en faisant exprimer de la mélanopsine. La mélanopsine est une protéine photosensible via un mécanisme différent des protéines exprimées par les cônes et les bâtonnets (opsine, rhodopsine) ; elle est par ailleurs impliquée dans la sensibilité circadienne de la rétine à la lumière.
Bin Lin et coll. (Boston et La Jolla) ont utilisé un vecteur viral, un adénovirus AAV, pour faire exprimer de la mélanopsine dans les cellules ganglionnaires de la rétine de souris homozygotes pour une mutation rd/rd portant sur les bâtonnets.
Résultats positifs à différents tests.
Des enregistrements d'activité de ces cellules nerveuses et de toute une variété de cellules ganglionnaires de la rétine montrent l'apparition de réponses. Surtout, les cellules ganglionnaires qui expriment pour la première fois la mélanopsine chez ces souris défectives pour rd/rd entraînent une amélioration de la fonction visuelle. En témoignent les résultats à différents tests : la restauration du réflexe pupillaire à la lumière, qui redevient pratiquement normal ; l'évitement de la lumière de ces souris lors d'un test de provocation ; les souris deviennent capables de répondre à un stimulus par la lumière et de se diriger vers un chemin éclairé.
La récupération du réflexe pupillaire est restée stable pendant plus de onze mois.
L'expression ectopique (dans les ganglions rétiniens) de la mélanopsine pourrait-elle aider à la récupération de la vision chez les humains souffrant de dégénérescence rétinienne ? interrogent les auteurs. «Ces résultats suggèrent qu'un vecteur AAV transfecte suffisamment de cellules chez les rongeurs pour le retour d'une résolution visuelle grossière, mais utilisable. Et que la sensibilité des cellules à la lumière pourrait être dans des limites fonctionnelles.»
Pour la progression des recherches dans ce domaine, les auteurs indiquent que, outre la mélanopsine, la channelrhodopsine-2 pourrait également être une protéine candidate.
« Proc Natl Acad Sci », édition en ligne avancée.
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