Antiquités
PARIS
En bois, en terre, ou en écume, et même en porcelaine, les amateurs de pipes ne sont par forcément des intoxiqués du tabac, mais plus souvent des collectionneurs, anciens fumeurs parfois, qui trouvent dans cette nouvelle passion un salutaire dérivatif.
La pipe de collection n'est jamais très ancienne. Avant le XIXe siècle, la bouffarde est l'apanage des marins, des soldats ou des piliers de tripots mal famés. La pipe n'est pas bienvenue dans la bonne société où on préfère la prisée.
Voilà pourquoi les pipes de valeur ne remonte pas au-delà de la fin du XVIIIe siècle. Encore sont-elles rares, mais pas forcément très chères. La plus ancienne présentée dans la vente est en argent massif (tuyau compris), ce qui devait brûler les doigts et les lèvres de son utilisateur. Il doit donc s'agir d'un objet décoratif, crédité de 800 à 1 100 euros.
La Révolution, en inversant les valeurs, met la pipe à l'honneur et c'est à cette époque que les fabricants commencent à se livrer à des délires d'imagination. La première moitié du XIXe siècle est l'âge d'or du pittoresque, de l'art populaire. Le fourneau rond de la pipe incite à en faire une tête plus ou moins caricaturale et le critère de valeur de la pipe n'est plus sa qualité intrinsèque, mais son originalité, sa qualité artistique, sa rareté. Certaines sont inutilisables en pipes, mais seulement objets de collection ou souvenirs touristiques.
Parmi les pièces vedettes de cette collection, on remarque une femme nue alanguie du fourneau au tuyau, des pipes patriotiques comme une Marianne en bonnet phrygien accompagnée d'un coq gaulois. Les plus anciennes, de la fin du XVIIIe, sont certes rarissimes mais ne valent cher que si leur qualité est exceptionnelle, comme cette pipe d'argent en forme de Minerve casquée, agrémentée d'une soupape à salive, estimée 800/1 100 euros. Rares sont celles qui dépassent 1 500 euros : une porteuse d'eau coiffée d'une amphore allonge sa silhouette nue pour1 300/1 800 euros. Au sommet des estimations, cette grande pipe d'étalage XIXe, de style anachroniquement Renaissance, au buste cuirassé et à la polychromie triomphante, est un modèle unique qui pourrait attiser les enchères jusqu'à 2 500/3 000 euros.
La vente comporte 375 numéros, dont seulement 220 pipes ou fume-cigare. Les premiers lots sont des briquets, pot à tabac et tabatières populaires et étuis à cigares d'art populaire, estimés entre 50 et 400 euros.
Lundi 28 janvier, 14 h, Hôtel Drouot, salle 11, étude Rieunier et Bailly-Pommery.
Préférée des peintres, des chansonniers et des tours operators, Montmartre a engendré depuis 150 ans une abondante littérature très illustrée. Cet « atelier bibliothèque » d'un ancien Montmartrois nous offre un étonnant éventail de dessins originaux de Dubout, de caricatures de Cami, Cham, Caran d'Ache, Forain, Léandre et bien d'autres, des recueils de photos, des ouvrages illustrés par les grands noms qui firent la gloire de la Butte:
La locomotive de la vente est la fameuse affiche de Toulouse Lautrec intitulée « le Divan Japonais » et estimée 12/15 000 euros, les wagons de tête sont un autoportrait à la sanguine de Suzanne Valadon, créditée de 2 000/3 000 euros, suivi, pour 1 500/2 000 euros, par un poème autographe et inédit signé par... Utrillo en 1928. L'édition originale du « Manuscrit trouvé dans un château », d'André Salmon, illustré par Picasso, vaut, elle 1 000/1 500 euros. Les autres lots ne dépassent pas quelques dizaines ou centaines d'euros.
Dimanche 27 janvier, 14 h, Hôtel Drouot, salle 12, étude Boscher, Studer, Fromentin.
Les voiliers pavoisés du port de La Rochelle ornent la couverture du catalogue. Ils sont signés de Gaston Balande et estimés 3 000/5 000 euros. Sept autre toiles du peintre saintongeais, certaines peintes en Italie, devraient s'adjuger entre 2 000 et 3 000 euros. On attend un peu plus (9 000/12 000 euros) des paysages méditerranéens d'Yves Brayer, et plus encore (15/18 000 euros) d'une vue de village de Suzanne Valadon, thème inhabituel chez la mère d'Utrillo. Un grand dessin aquarellé de Dufy est crédité de 13/17 000 euros. Attention, la nouvelle loi des enchères est passée par là et les « frais en sus » sont désormais libres, soit de plus de 21 % chez Artcurial/Briest, au lieu des 10,764 % habituels !
Mercredi 30 janvier, 14 h 30, Hôtel Dassault, rond-point des Champs Elysées, Artcurial Briest.
EVREUX
Victor Hugo sera, comme on sait, le bicentenaire incontournable de l'an 2002. Le voici déjà photographié par Carjat vers la fin de sa vie un peu insolite, au milieu d'une collection de faïences nivernaises, de commodes régionales et de paysages barbizonniers d'Hippolyte Petitjean et de Brissot de Warville.
Dimanche 27 janvier, 14 h, 63, rue Isambard, alliance Enchères.
ROUEN
Les étains font l'ambiance des films d'époque et le cachet des maisons de campagne. Les plus beaux sont les plus anciens : un grand plat circulaire, début XVIIIe, voisine avec une aiguière en casque d'époque Louis XIV et une collection de pichets normands XVIIIe et XIXe. Les plus sophistiqués sont les plus tardifs : les étains Art Nouveau, aux lignes étirées et les Art Déco, aux volumes francs et massifs. Un domaine de toutes façons accessible entre quelques centaines et quelques milliers de francs.
Dimanche 27 janvier, 14 h 30, 25, rue du Général-Giraud, étude Bisman.
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