Santé publique
1) Un problème de santé publique
1.1 (Organisation mondiale de la santé) estime que dans le monde :
1.1.1) 2 milliards de personnes sont infectées par le virus de l'hépatite B (VHB) ;
1.1.2) 350 millions d'entre eux souffrent d'une hépatite chronique ;
1.1.3) parmi ces derniers, de 15 à 25 % mourront d'une complication de leur maladie hépatique : cirrhose ou cancer du foie.
La forte concentration sérique du VHB et sa grande résistance favorisent les modes principaux de contamination:
1.2.1) périnatale ;
1.2.2) sexuelle ;
1.2.3) usage de drogue par voie veineuse.
Prévalence
2) La prévalence de l'infection par le VHB varie selon les régions.
2.1) L'incidence et la prévalence du portage de l'antigène de surface du VHB (AgHBs) sont inversement proportionnelles au niveau économique.
2.2) On distingue les 3 zones suivantes.
2.2.1) Faible endémie (où la prévalence est inférieure à 2 %) : Europe de l'Ouest, Amérique du Nord, Australie.
2.2.2) Endémie moyenne (où la prévalence est entre 2 et 7 %) : Europe de l'Est, pays méditerranéens, Proche-Orient et ex-URSS.
2.2.3) Forte endémie (où la prévalence est supérieure à 7 % et peut atteindre 20 %) : Afrique subsaharienne, Asie du Sud-Est, Chine, certains pays de l'Europe de l'Est.
2.3) En France, la prévalence du portage de l'AgHBs est d'environ 0,7 %.
Contamination
3) Modes de contamination.
3.1) C'est une maladie très contagieuse.
3.2) Le VHB est présent :
a) dans : le sang, les sécrétions sexuelles, la salive ;
b) il est aussi présent, en plus faible quantité dans : les larmes, l'urine, le lait maternel (la transmission n'est pas démontrée par cette voie).
3.3) Les modes de contamination principaux sont fonction du niveau économique.
3.3.1) Pays de forte endémie.
3.3.1.1) La transmission périnatale est particulièrement fréquente.
3.3.1.2) La transmission d'un enfant à l'autre est également courante (contact de lésions cutanées avec du sang ou des plaies).
3.3.1.3) Le VHB peut résister au moins 7 jours en dehors du corps et être transmis par des objets partagés (brosse à dents, transmission nosocomiale...).
3.3.1.4) Plus la contamination s'est faite tôt dans la vie, plus le risque de survenue d'une hépatite chronique est grand. Il est ainsi d'environ :
a) 90 % en cas de contamination à la naissance,
b) 30 % en cas de contamination dans l'enfance.
c) 15 % en cas de contamination à l'âge adulte.
3.3.2) Pays de moyenne endémie.
La transmission est surtout périnatale et sexuelle.
3.3.3) Pays de faible endémie.
3.3.3.1) La contamination a lieu le plus souvent chez l'adulte jeune, dans les deux situations principales suivantes :
a) rapports sexuels non protégés,
b) usage de drogue par voie veineuse.
3.3.3.2) Le risque transfusionnel est actuellement très faible et en France il est estimé à 1 pour 2 400 000 dons.
Vaccin
4) Le vaccin contre l'hépatiteB permet une protection efficace.
4.1) Un vaccin contre le VHB existe depuis le début des années 1980.
4.2) En 1992, l'OMS a recommandé la vaccination universelle contre le VHB.
4.3) Il a pu être montré que cette vaccination diminuait l'incidence des hépatites aiguës et aussi du carcinome hépatocellulaire (CHC).
Réponse
L'assertion 3.3.1.4. c) n'est pas exacte. En effet, en cas de contamination à l'âge adulte, le risque de développer une hépatite chronique n'est pas de 15 %, mais plutôt de l'ordre de 5 % (environ 2 % des femmes et 7 % des hommes).
Références:
C. Eugène, L. Costentin, S. Beaulieu. Les hépatites virales. 2e édition. Masson, 2004.
C. Trépo, P. Merle, F. Zoulim. Hépatites virales B et C. John Libbey Eurotext, 2006.
J. Hoofnagle et al. Management of hepatitis B : Summary of a clinical research workshop « Gastroenterology » 2007 ; 45 : 1056-75.
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