PRATIQUE
Propositions
Selon vous, les antipaludéens de synthèse utilisés au cours du lupus :
- A : doivent être arrêtés au cours de la grossesse ;
- B : diminuent significativement les poussées lupiques ;
- C : améliorent le profil lipidique.
Réponse
Les bonnes réponses sont B et C : les antipaludéens de synthèse diminuent significativement les poussées lupiques et améliorent le profil lipidique.
Nombre de poussées
Les antipaludéens de synthèse, et particulièrement l'hydroxychloroquine, sont habituellement prescrits en cas de rash malaire, de lupus discoïde, de photosensibilité, d'alopécie, de lupus cutané subaigu, de panniculite, d'arthralgies ou d'arthrites. Une étude versus placebo a montré une réduction du nombre de poussées chez les patients traités par hydroxychloroquine (50 % dans le groupe placebo versus 28 % dans le groupe hydroxychloroquine).
Cholestérol et triglycérides
Il a aussi été montré que les patients traités par hydroxychloroquine avaient un taux inférieur de cholestérol, de triglycérides et de LDL cholestérol. Cela suggère fortement que l'effet proathérogène des corticoïdes peut être limité par l'utilisation des antipaludéens de synthèse. L'hydroxychloroquine semble avoir des propriétés antithrombotiques intéressantes chez les patients qui ont des anticorps antiphospholipides.
Grossesse
Il n'est aujourd'hui plus conseillé d'arrêter les antipaludéens de synthèse en début de grossesse chez les femmes lupiques. Il est bien démontré que, en cas d'arrêt du médicament avant la conception, il existe une augmentation nette du risque de poussée de la maladie, avec menace tant pour la mère que pour le foetus. En outre, la demi-vie de l'hydroxychloroquine étant de huit semaines, arrêter le médicament juste avant la conception n'a pas beaucoup de sens. L'hydroxychloroquine peut donc être maintenue tout au long de la grossesse. Le risque tératogène apparaît faible, les rares malformations observées étant sans doute plus liées à la maladie traitée. Enfin, les quantités excrétées dans le lait maternel sont sans doute trop faibles (2 % des doses maternelles) pour que l'allaitement soit déconseillé.
L'attitude
L'attitude pratique de l'unité lupique de l'hôpital St. Thomas à Londres est de commencer l'hydroxychloroquine à la dose de 200 mg/jour et d'augmenter à 400 mg et 200 mg à doses alternées, puis à 400 mg/jour uniquement en cas de non-réponse initiale après trois ou quatre mois de traitement et si la fonction rénale hépatique est normale.
* D'Cruz D. Antimalarial Therapy : a Panacea for Mild Lupus ? « Lupus », 2001 ; 10 : 148-151.
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