« Depuis le départ d'Anne Barrère il y a quatre ans, LCI n'avait plus de spécialiste santé, explique Alain Ducardonnet. Or traiter dans l'urgence des actualités médicales nécessite un certain savoir-faire et surtout un bon carnet d'adresses donnant accès aux experts les mieux placés pour répondre dans l'heure à une demande d'explication sur tel ou tel sujet. Jean Claude Dassier m'a demandé d'être "le consultant médical" de la chaîne. J'aide donc les journalistes dans leur recherche d'interlocuteurs et nous discutons ensemble de la meilleure façon d'aborder telle ou telle info. »
A côté de ce rôle de consultant, Alain Ducardonnet est chargé d'une rubrique hebdomadaire (qui passe plusieurs fois le samedi et le dimanche) où il met en perspective différemment une des actualités de la semaine.
Prendre le temps d'expliquer l'actualité
« Au sein d'un journal télévisé, on cherche toujours les scoops. C'est-à-dire qu'il faut communiquer dans un délai le plus bref possible une information, la plus inédite possible et parfois la plus sensationnelle possible, explique le Dr Ducardonnet. Le journaliste ne peut pas, dans l'urgence et avec un temps d'antenne extrêmement réduit, expliquer les tenants et les aboutissants de la nouvelle. C'est pourquoi nous avons trouvé intéressant, avec Jean-Claude Dassier, de mettre en lumière une des actualités de la semaine, qu'il m'est possible en quatre minutes de relativiser, en expliquant au téléspectateur dans quel contexte l'information arrive et quelles retombées elle pourrait avoir. Par exemple, j'ai traité récemment, à propos des tremblements du pape, le problème du handicap engendré par la maladie de Parkinson. Cela m'a permis aussi de donner des renseignements pratiques utiles aux familles de malades. »
A ceux qui s'interrogent sur les raisons qui poussent un médecin praticien à se lancer dans la communication grand public, Alain Ducardonnet apporte une réponse personnelle claire et précise : « Je me sens avant tout médecin et j'ai toujours refusé d'arrêter la pratique médicale pour me consacrer à la presse. Mais je suis persuadé que l'information du public en matière de santé est très importante.
Pour moi, il y a deux niveaux d'information. Celle des patients revient naturellement au médecin ; c'est à lui, dans un dialogue singulier, d'expliquer au malade et à sa famille comment vivre avec son problème ; il est aidé, entre autres, par les associations de patients, des livres spécialisés ou des sites internet. En revanche l'information du grand public doit être beaucoup plus large. Elle comprend l'éducation sanitaire, tâche ardue mais nécessaire dans laquelle interviennent différents acteurs : pouvoirs publics, associations de patients, professionnels de santé, enseignants, journalistes, etc. Et puis le public doit être tenu informé des actualités médicales ; mais on doit aussi l'aider à comprendre et "digérer" celles-ci. C'est ce que je souhaite faire sur LCI ».
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