Courrier des lecteurs

Télétransmission : quand la CPAM me balade...

Publié le 25/04/2014
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Voici une mésaventure récente qui vient en écho au dossier « Télétransmission : qu’est-ce qui coince encore ? » (Le Généraliste n° 2680 du 18 avril 2014).

L'histoire commence quand mon remplaçant reçoit sa nouvelle carte CPS début avril 2014 : il est écrit que son utilisation ne nécessite aucune modification et, en effet, pour s'en servir sur le logiciel « Hello doc », il nous aura suffi de l'activer auprès de l'éditeur ; il n'en sera pas de même pour l'utiliser avec le lecteur Vitale baladeur qui refuse cette CPS. Après deux ou heures d’essais infructueux et solitaires où j’ai testé tous les codes Adéli, RPPS etc en arrangeant les combinaisons pour qu’ils n’aient que neuf chiffres comme réclamé par le lecteur, je fais appel au distributeur du lecteur qui ne réussit pas et me conseille de faire appel à la CPAM qui ne réussit pas plus mais m’envoie sur la société Ingenico qui m'envoie promener...

Je téléphone donc au GIE Sesam-Vitale qui me déclare que ce n'est pas leur problème, je me retourne alors à nouveau vers la CPAM qui me conseille de télécharger le dernier firmware du lecteur Vitale, je demande conseil pour ce faire à mon distributeur qui me précise que je devrai entrer le numéro de série « surtout sans faire aucune erreur » car cela bloquerait définitivement le lecteur comme indiqué, d’ailleurs, dans la notice ; je réalise la manip, le lecteur se bloque définitivement, je n'ai plus qu'à le mettre à la poubelle (en fait, il fallait bien mettre précisément le numéro de série mais, comme vous le savez tous « en omettant le premier et le dernier chiffre ». Bon Dieu, c’est évident !

J’ai commandé un autre lecteur baladeur immédiatement par Internet. Coût de l'opération pour ce mardi : plus de 4 heures passées au téléphone ballotté de service en service et 550 euros pour un nouveau lecteur.

Je reçois mon nouveau lecteur deux jours plus tard et je pense que les ennuis sont terminés Eh bien pas du tout : tout d'abord il se désynchronise du logiciel « Hello doc », ce qui oblige à fermer et rallumer l'ordinateur à chaque manipulation du lecteur mais peu importe : renseignements pris, ce problème ne peut pas être corrigé. En revanche, grande nouvelle ! Je réussis à inscrire mon remplaçant tout bêtement avec son numéro ADELI ! Tout devrait donc fonctionner à merveille... Et en fait pas du tout ! Sa carte CPS ne fournit au lecteur, comme elle le devrait, ni son code de spécialité, ni sa zone IK, ni sa zone tarifaire car, contrairement à ce qu'on pourrait penser puisqu'il est mon remplaçant ma propre zone tarifaire qui est la 23 est refusée pour le remplaçant.

Rebelote, donc : je téléphone au distributeur du lecteur qui me déclare que ces données doivent être fournies directement par la carte CPS (ce qui n'est pas le cas) et qu'il faut, sinon, que je téléphone à un enième organisme, l’Asipsanté, qui est à l'origine des fichiers des praticiens de santé, lequel organisme m'annonce que bizarrement il n'a pas les données de la CPS de mon remplaçant et me renvoie sur ma CPAM qui ne sait pas et va se renseigner auprès de l’Asips (celui-là même qui m'avait renvoyé vers la CPAM). l’Asips répond à la CPAM que « par mesure d'économie les fabricants de cartes Vitale n'ont pas intégré le numéro 23 dans les zones tarifaires » (c'est fou ce qu'on y croit !). Je signale à mon correspondant de CPAM que si les éditeurs n'ont pas intégré cette zone, c’est que le cahier des charges qui leur avait été fourni était pourri...

Le correspondant de la CPAM me conseille donc de faire travailler mon remplaçant avec ma propre carte CPS (or c’est justement et tout bêtement le motif pour lequel une CPAM du Sud de la France a attaqué récemment un praticien en justice ).

Au bout du compte, je retéléphone à mon distributeur de lecteur Vitale qui va se renseigner auprès des ingénieurs de la société Ingenico... j'en suis là au bout d’une semaine un peu fatigué nerveusement et toujours sans lecteur baladeur pour mon remplaçant.

Dr Jean-Claude Florentin, Indre (Loire-Atlantique)

Source : Le Généraliste: 2681