Tchernobyl en France : querelle d'experts

Quelle radioactivité en France, après la catastrophe de Tchernobyl, le 23 avril 1986 ? Après la carte de contamination des sols publiée en avril par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), on pouvait croire la question tranchée. Il n'en est rien, puisque les résultats de l'IRSN (« le Quotidien » du 28 avril) sont fortement contestés par le Pr André Aurengo, spécialiste de médecine nucléaire chargé d'expertise sur le sujet par le précédent gouvernement : il estime que la carte est « contradictoire avec les données dont on dispose » et a écrit en ce sens aux ministres de l'Ecologie et de la Santé.
La CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité), la première à tirer la sonnette d'alarme, a à son tour adressé un courrier aux ministres Bachelot et Mattei ; elle souhaite que le gouvernement tranche ces querelles d'experts « après 17 ans de mensonge ». Pour l'association, la carte de l'IRSN « donne une représentation acceptable des ordres de grandeur et de la répartition spatiale de la contamination », et constitue « la première étape, incontournable, vers l'établissement d'un bilan de l'accident et de sa gestion par les autorités françaises ».