Taxol, seul ou associé au cisplatine, est indiqué dans le cancer de l'ovaire métastasé :
- en première intention, associé au platine, chez les patientes ayant une maladie avancée ou résiduelle (plus de 1 cm) après laparotomie initiale ;
- en deuxième intention, chez les patientes ayant un carcinome métastatique, après échec du traitement classique par platine.
Le Pr J.-L. Misset (Paris) souligne la « double dimension de Taxol, drogue majeure ». Il reste le standard, en association au platine, pour les candidates à cette dernière molécule (efficacité confirmée en première ligne lors du congrès de l'ASCO 2002), et représente un espoir pour retarder la rechute (gain de sept mois sans progression), ou en cas de rechute tardive. Pour les non-candidates au platine, en administration hebdomadaire (perfusion d'une heure), il représente aussi « une réserve de puissance » (plus de 50 % de réponse chez les réfractaires au platine ou à l'association taxane-platine).
Association Taxol-herceptine
Dans le cancer du sein métastatique, Taxol est indiqué, en monothérapie, après échec ou non-indication d'un traitement standard comportant une anthracycline. Le Pr P. Fumoleau (Nantes) souligne l'intérêt, pour les non-candidates aux anthracyclines, de l'association Taxol-herceptine en première ligne, en cas de surexpression de l'oncogène Erb2. Il insiste aussi sur la place privilégiée du schéma hebdomadaire (réponse chez 81 % des patientes ayant répondu puis progressé sous schéma Taxol - 3 semaines, chez 46 % des patientes stables et chez 33 % des réfractaires).
Pour les cancers bronchiques, non à petites cellules, avancés stades IIIb et IV, non candidats à une chirurgie potentiellement curative et/ou une radiothérapie, l'association Taxol-carboplatine en première ligne, toutes les trois semaines, est un standard. L'âge ne compromet pas l'efficacité et la tolérance. De nouvelles molécules pourraient lui être associées : herceptine, anticorps monoclonaux, autres cytotoxiques, etc. Le schéma Taxol hebdomadaire est une réserve de puissance (majoration de dose intensité et dose densité, activité pro-apoptotique et anti-angiogénique) : contrôle de la maladie chez les trois quarts des patients ayant progressé après première ligne de platine, bonne tolérance, notamment hématologique (Juan, congrès de l'ASCO 2002).
Les données de schémas de radiochimiothérapie comportant Taxol sont encourageantes.
Dublin. Symposium « Nouvelles approches dans le traitement du cancer » organisé par Bristol Myers Squibb, session principale présidée par les Prs D. Carney (Irlande) et T. Tursz (Villejuif).
Une prodrogue orale du 5 FU
Le traitement classique du cancer colo-rectal métastatique est le 5 fluoro-uracile (5 FU) administré par voie veineuse, à l'hôpital. Nouveau venu, l'UFT, actif par voie orale, est une association de tégafur, prodrogue orale du 5 FU, et d'uracile. Son efficacité est égale à celle du 5 FU parentéral. Après administration orale, tégafur est converti dans l'organisme en 5 FU, dont la dégradation est inhibée par l'uracile (meilleure disponibilité intratumorale). L'adjonction d'acide folinique (comme avec le 5 FU parentéral) prolonge l'activité de l'UFT. Des doses plus faibles de 5 FU sont donc administrées, d'où une meilleure tolérance avec amélioration significative de la qualité de vie, pour ce traitement « à la maison » (livret patient, conditionnement conçu pour une bonne observance), à la fois dénué des inconvénients liés à l'injection et finalement moins coûteux.
L'UFT, associé à l'acide folinique, est indiqué dans le cancer colo-rectal métastatique en première ligne. La recherche clinique se poursuit, souligne le Pr R. Bugat (Toulouse), avec des protocoles d'association avec l'irinotécan et l'oxiplatine et, aussi, avec des schémas de radiochimiothérapie (5 FU : radiosensibilisant) pour les cancers rectaux localement évolués.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature