LE SYNGOF croit avoir trouvé une solution au problème assurantiel rencontré par les 1 800 gynécologues-obstétriciens libéraux de l'Hexagone. Convaincus que les primes en RCP vont encore grimper en 2005 malgré la promesse du ministre de la Santé d'obtenir leur stabilisation, les représentants du syndicat ont entrepris de démarcher plusieurs courtiers en assurance, en vue de négocier de nouveaux tarifs. Au terme de plusieurs semaines de discussions, c'est finalement le courtier Marsh qui propose la meilleure offre : 10 990 euros par an pour un gynéco-obstétricien. « Tarif unique non négociable valable pour toute souscription jusqu'au 30 juin 2005 », précise Marsh, qui se réserve le droit de revoir ses tarifs par la suite.
Engagements réciproques.
Le syndicat médical et le courtier viennent de conclure un partenariat qui précise les engagements réciproques des deux parties.
Le président du Syngof, le Dr Guy-Marie Cousin, expose les raisons de sa démarche : « A la fin de 2003, environ 200 gynéco-obstétriciens ont recouru au BCT (bureau central de tarification des assurances) pour s'assurer parce qu'ils étaient refusés partout. On craignait beaucoup de retomber dans ce système », jugé très cher par les médecins. Le tarif annuel de base du BCT est de 16 600 euros TTC pour un obstétricien en 2004, et les premières propositions pour 2005 se monteraient à 17 100 euros. Soit 6 000 euros de plus que l'offre de Marsh. Vendredi dernier, le Syngof avait déjà reçu une cinquantaine de dossiers de praticiens intéressés, mais ce ne serait qu'un début. Les questionnaires vont être transmis à Marsh, qui se réserve le droit de refuser les médecins à la sinistralité anormalement élevée (le questionnaire à remplir est téléchargeable sur le site www.syngof.fr).
Le Dr Jean Marty, secrétaire général adjoint du Syngof, exerce en clinique à Albi. Cette année, il a versé 14 000 euros à AXA pour s'assurer. Pour son prochain contrat, point d'hésitation : « Je vais chez Marsh. Ce serait absurde de ne pas en profiter. » Le médecin souligne la nouveauté de l'offre : « C'est la première fois, dit-il, qu'un assureur a compris l'importance de collaborer avec un syndicat médical. » Le courtier s'est engagé pour chaque contrat signé à verser une subvention à Gynérisq, une association que vient de créer le Syngof pour la gestion des risques en gynécologie-obstétrique. En contrepartie, Gynérisq lui communiquera les informations qu'elle aura collectées sur la sinistralité. Dans l'esprit du Syngof, Gynérisq sera l'interface entre les gynéco-obstétriciens et l'observatoire national de la sinistralité, qui devrait bientôt voir le jour.
« C'est la première fois qu'une profession médicale aura une place reconnue dans la gestion des risques en toute autonomie vis-à-vis du courtier et de l'assureur », se réjouit le Dr Cousin.
Les garanties proposées sont conformes à la loi About et aux diverses législations en vigueur, et, fait important, l'assureur - une filiale du réassureur allemand Hannover - est solide financièrement. C'est du moins ce qu'assure le courtier Marsh, par la voix de son directeur Europe service public, Philippe Auzimour. « Un groupe de médecins piloté par les Urml est venu nous voir il y a deux ans pour trouver une solution à leur problème en RCP, raconte le courtier. La création d'un pool aurait coûté trop cher, ce n'était pas possible. Nous avons donc opté pour une solution traditionnelle. Après avoir mouliné les chiffres et apprécié le risque médical, nous étions convaincus de pouvoir faire mieux que le BCT. Le projet des Urml et la volonté affichée par les syndicats professionnels de mieux gérer les risques vont dans le bon sens. Cela nous a permis de convaincre l'assureur » affilié à la maison Hannover - « classée dans les cinq premiers réassureurs mondiaux »- de se lancer sur le marché français de la responsabilité civile médicale.
Le courtier Marsh vient de prendre contact avec les syndicats d'autres spécialités dites à risque en vue de conclure un partenariat similaire. Ses tarifs sont sur son site Internet : ces offres paraissent à première vue intéressantes, mais demandent à être regardées de près et à être vérifiées.
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