L'expérimentation de la tarification à l'activité (T2A) des établissements de santé, une des réformes phares du plan Hôpital 2007 de Jean-François Mattei, touche à sa fin.
Il ne reste plus qu'à mutualiser les expériences menées par les 60 établissements volontaires dans le but d'améliorer leur système d'information et leur comptabilité analytique. Ce qui permettra de respecter le calendrier fixé par le ministre de la Santé (généralisation en 2004), assure-t-on au ministère de la Santé. Consciente que la réforme soulève de multiples interrogations chez les acteurs de terrain, la directrice de la mission T2A de la Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS), Martine Aoustin, tord le cou à certains préjugés dans un entretien avec « le Quotidien » (relu et amendé par la DHOS et le cabinet de Jean-François Mattei). Non, affirme-t-elle, le passage à un financement basé sur l'activité n'obligera pas les hôpitaux publics à se restructurer en masse. Tout comme cela ne remettra pas en cause l'égalité de l'accès aux soins : les établissements ne seront pas tentés de ne traiter que des cas légers, puisqu'un financement complémentaire est prévu pour les cas lourds. Voilà qui devrait rassurer les praticiens hospitaliers, qui craignent que la T2A « mette des malades sur le bord de la route », comme le dit le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH).
L'inquiétude est aussi vive du côté des médecins libéraux exerçant dans les cliniques privées. La branche spécialiste de la CSMF, l'UMESPE, exclut un passage à la T2A avant l'entrée en vigueur de la nouvelle nomenclature (CCAM technique au 1er juillet 2004) : « Les médecins exerçant en clinique ne feront pas de codification à l'essai non tarifante », prévient son président, le Dr Jean-François Rey. Martine Aoustin promet que la réforme ne désavantagera pas les cliniques privées : un délai supplémentaire leur est accordé, jusqu'au 1er mai, pour appliquer la T2A (un amendement UMP au projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2004 renvoie même cette entrée en vigueur au 1er octobre).
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