ANTIQUITES
C'est à tort qu'on le nomme tapis, puisqu'il n'est pas noué, mais tissé, comme une tapisserie, il n'a pas d'envers ni d'endroit et sa place n'est pas forcément sur le sol. Il sert aussi de cloison, de porte, de lit, de nappe, de couverture ou de tapis de selle et même de coffre de rangement.
Chez les nomades, le kilim est généralement l'oeuvre des femmes. Sa taille varie en fonction de l'usage qu'on veut en faire, son tissage est plus ou moins fin et la palette des couleurs est réduite à une gamme franche de bleu, de rouge, de blanc et de bruns. Même simplicité dans le décor, cantonné à des dessins géométriques (chevrons, losanges, bandes, motif étoilé) dont la gratuité n'est qu'apparente puisqu'ils relèvent en fait d'une symbolique subtile et même d'un langage codé dont l'acquéreur occidental n'a évidemment cure.
Les correspondances esthétiques maintes fois soulignées entre les arts premiers et la modernité reposent souvent sur ce genre de malentendus. Si le tapis plat est, depuis vingt ans, le chouchou des magazines de décoration, c'est essentiellement pour ses qualités décoratives, son côté « facile à vivre » et sa culture de l'authentique qui lui permettent de trouver sa place sur les murs lisses et blancs des habitations contemporaines.
Artisanat ancestral et oriental, le kilim est devenu un genre artistique contemporain sans pour autant perdre son âme. La plupart sont de petite taille, ce qui de nos jours est plutôt un atout, mais il en existe aussi de relativement grands (4 x 3 m maximum).
Malgré les milliers qui ont été fabriqués depuis 3 000 ans, les kilims antérieurs à la fin du XIXe siècle sont rares sur le marché en piteux état et leur place naturelle est dans les musées. N'oublions pas que ce sont des objets d'usage. Comme on les achète en décoration plus qu'en collection, on les préfère propres et pas trop usés.
Autre avantage qui n'est pas le moindre : un kilim, c'est beaucoup moins cher qu'un beau tapis noué. L'exposition organisée par la Galerie Chevalier propose de jolis coussins entre 300 et 1 500 F (45,73 et228,67 euros), des petits tapis pas très anciens à partir de 5 000 F (762,25 euros) et des pièces beaucoup plus somptueuses de Perse ou du Caucase qui peuvent aller jusqu'à 100 000 F (15 245 euros). Des idées de cadeaux parmi d'autres, du moins dans le bas de l'échelle.
« Kilims, textiles nomades et décors d'aujourd'hui ». Exposition-vente du vendredi 23 novembre au samedi 22 décembre. Espace Chevalier, Viaduc des Arts - 1, avenue Daumesnil, 75012 Paris. Ouvert du mardi au samedi, 10 h-13 h et 14 h-18 h 30.
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