EN 1972, alors que le jazz-rock, ou jazz fusion, est omniprésent et que le free jazz connaît encore une certaine vague de popularité, Chick Corea et Gary Burton enregistrent un disque assez inattendu, « Crystal Silence ». Trente-cinq ans après, le grand claviériste, ex-accompagnateur de Miles Davis et fondateur du groupe binaire Return to Forever – mais dont la personnalité est particulièrement contestée en Europe, principalement à cause de son appartenance à l'Eglise de scientologie – et le vibraphoniste révolutionnaire, car il utilise quatre mailloches au lieu de deux – héritier direct cependant de Lionel Hampton, Milt Jackson et Bobby Hutcherson – se sont retrouvés pour graver un double album baptisé « The New Crystal Silence » (Concord/Universal). Si, dans le premier CD, les deux hommes sont accompagnés par l'orchestre symphonique de Sydney, en Australie, avec cinq compositions de Chick Corea, le second CD a été enregistré en direct (à l'exception d'un titre) au festival de jazz de Molde en Norvège en juillet 2007. Autour de standards et de compositions originales, les deux virtuoses parviennent à recréer une musique d'une intensité soutenue, dans laquelle les échanges sont dominants grâce à la complicité, l'amitié et l'art du duo, notamment l'écoute de l'autre, qui unissent deux impressionnants instrumentistes du jazz moderne.
L'école française.
Julien Duthu (contrebasse) et Rémi Panossian (piano) (1) forment une rythmique sans batterie. Un défi pour ces jeunes musiciens (56 ans à eux deux), venus au jazz à travers les écoles de formation. A leur actif, des collaborations avec Ricky Ford, Rick Margitza, Aldo Romano, Pierrick Pedron ou Richard Galliano. Avant leur premier concert en commun en 2002, et un premier CD en 2005. Aujourd'hui, ils récidivent avec « Two » (Nocturne), soit onze morceaux cosignés relativement courts (entre 2 et 6 min), dont une reprise du « Temps des cerises », qui est essentiellement un travail basé sur les sons, les couleurs et les timbres des instruments, ainsi que la communication et le partage.
Le contrebassiste et bassiste électrique Michel Benita comme le guitariste acoustique et électrique Manu Codjia font partie depuis longtemps de la nouvelle scène du jazz français. Le premier pour ses nombreuses collaborations avec des valeurs sûres comme Lee Konitz, Charlie Mariano, Dewet Redman, Aldo Romano ou Peter Erskine. Le second pour son remarquable travail avec Daniel Humair dans le « Baby Boom 5tet » ou au sein de l'ONJ.
Les deux passionnés de cordes étaient donc amenés à se rencontrer, d'où « Ramblin' » (Nocturne), un CD qui vagabonde et se promène entre compositions originales et surtout revisite les univers musicaux de Bob Dylan, Neil Young, du folk de Bert Jansch et des mélodies traditionnelles irlandaises. Un étonnant hommage à la country music avec un clin d'oeil à Ray Charles ou Miles Davis…
Le duo François Thuillier (tuba, saxhorn)/ Pierre «Tiboum» Guignon (batterie, percussions) est une rencontre d'allumés de la musique imaginative. La juxtaposition inattendue et iconoclaste des instruments suggère avant tout un style à la fois débridé et puissant, débordant et hors des conventions, repoussant les limites. « Dédicaces » (Nocturne), leur album en duo, rassemble tous ces ingrédients. La liberté et le souffle comme credo.
(1) Paris, Sunset, 15 avril, 21 heures.
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