Défense contre les pandémies de grippe

Tamiflu en première ligne des stratégies nationales

Publié le 25/06/2007
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LE MONDE n'est pas à l'abri d'une pandémie de grippe aux conséquences médicales et sociales qui pourraient être aussi dramatiques, sinon plus, que la grippe espagnole en 1918, la grippe asiatique en 1957 ou la grippe de Hong Kong en 1968. Tous les pays peuvent être touchés. Tous doivent donc être prêts à répondre au mieux à cette dangereuse menace.

C'est pour y faire face que les Laboratoires Roche ont étendu leurs capacités de production de Tamiflu à plus de 400 millions de traitements par an.

La grippe n'est pas une maladie anodine et sa prise en charge est loin d'être superflue. Des études ont montré l'efficacité du Tamiflu (oseltamivir) dans la prévention et le traitement de la maladie puisqu'il permet de réduire efficacement le risque de contamination, ainsi que la durée et la sévérité de la maladie. Sa prescription dans les deux jours qui suivent le début des symptômes est la clé du succès thérapeutique. Une étude menée sur 300 000 patients (données de compagnies d'assurances) a montré que l'incidence des événements neuropsychiatriques, effets secondaires parfois évoqués, était inférieure dans le groupe sous Tamiflu par rapport au groupe non traité.

Une fois que la pandémie est déclarée, le rôle des antiviraux en première ligne est incontestable selon les analyses fondées sur la modélisation et la simulation de Ferguson et coll. et de Gani et coll. Ils constituent le seul moyen médical pour réduire la morbidité et la mortalité, en attendant la mise à disposition de vaccins adaptés.

L'OMS a demandé la vigilance.

L'Organisation mondiale de la santé a demandé aux gouvernements du monde entier d'être vigilants et de mettre en place des programmes de préparation en vue d'une éventuelle pandémie. La constitution de stocks d'antirétroviraux constitue, dans ce contexte, une sérieuse garantie.

A ce jour, plus de 80 pays seraient prêts à répondre à une pandémie. Les stocks de Tamiflu varient selon les pays. Ils permettent de couvrir en moyenne 30 % des populations avec des extrêmes allant de 5 à 55 %. Ce qui correspond à environ 215 millions de traitements. Pour certains experts, ce n'est pas suffisant, notamment dans les pays qui envisagent de couvrir moins de 20 à 25 % de leur population. Toutefois, avec une production de 400 millions de traitements par an, les Laboratoires Roche déclarent être prêts à répondre à une éventuelle augmentation des commandes.

D'autres mesures ont été prises par les Laboratoires Roche pour contribuer à la lutte contre une pandémie, comme le don de 5 millions de traitements par Tamiflu à l'OMS pour les cas d'urgence, l'octroi de licences secondaires à des sociétés en Inde, en Chine et en Afrique pour la fourniture d'oseltamivir dans ces régions et une tarification préférentielle pour les commandes gouvernementales et les pays à faibles revenus.

Une réunion de presse organisée par les Laboratoires Roche.

> Dr ISABELLE STROEBEL

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8193