LE VIEILLISSEMENT pourrait bien être un processus biologique associé à des gènes du chromosome X. C'est ce que suggère une étude belge dont les résultats indiquent que la taille de nos télomères semble déterminée par des informations génétiques présentes sur ce chromosome sexuel.
A la naissance, nous possédons tous des télomères de longueur identique. Tout au long de la vie, à chaque fois que les cellules se divisent, ces structures des extrémités des chromosomes raccourcissent. La réduction de la taille des télomères contribue au vieillissement : plus les télomères sont courts et plus le risque de mortalité s'élève (« le Quotidien » du 30 janvier 2003).
Mais nous ne sommes pas tous égaux face à ce mécanisme de vieillissement : certains individus montrent des télomères très courts à un âge où d'autres possèdent encore des télomères relativement longs. Si l'étude de jumeaux avait suggéré que cette inégalité dépend de facteurs héréditaires, le mode de transmission de ces facteurs était jusqu'ici inconnu.
Une mesure des télomères.
Afin d'approfondir cette question, Nawrot et coll. (université de Leuven) ont mesuré la longueur des télomères des membres de 31 familles du nord de la Belgique (128 parents et 199 enfants).
Après correction des données obtenues en fonction du sexe, de l'âge et de l'éventuel tabagisme des sujets testés (trois variables non héritables qui ont une influence sur la taille des télomère), il est apparu qu'il existait une corrélation dans la taille des télomères entre père et fille, mère et fille, mère et fils ainsi que frère et sœur. En revanche aucune corrélation n'a pu être mise en évidence dans les couples père et fils ou père et mère.
Ces résultats suggèrent l'existence d'une transmission liée à l'X des facteurs déterminant la taille des télomères.
Cette hypothèse est renforcée par la présence sur le chromosome X d'un gène impliqué dans l'accumulation de hTR, une des deux sous-unités de la télomérase (l'enzyme qui permet un maintien de la taille des télomères). Le polymorphisme de gène, DKC1, pourrait expliquer les différences interindividuelles dans la taille des télomères.
Nawrot et coll., « The Lancet » du 14 février 2004, pp. 507-510.
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