LES DIABETIQUES de type 2 accumulent très souvent tous les facteurs de risque – dyslipidémie, hypertension artérielle, syndrome métabolique... – susceptibles d’entraîner une cohorte de complications micro- et macrovasculaires responsables d’une morbi-mortalité très élevée : un diabétique sur deux meurt d’infarctus du myocarde, un malade sur quatre admis en unité cardiologique de soins intensif est diabétique et, chez ces patients, la prévalence des accidents vasculaires cérébraux est nettement plus élevée que chez les non-diabétiques.
Les diabétiques de type 2 doivent bénéficier d’une stratégie thérapeutique multifactorielle de prévention cardio-vasculaire où les statines tiennent une place privilégiée, mais non exclusive, dans la mesure où il est indispensable d’obtenir simultanément, chez ces patients, une stabilisation du taux d’HbA1c à moins de 6,5 %, un contrôle strict de la pression artérielle (PA < 130/80 mmHg) et un taux de LDL cholestérol inférieur à 1 g/l, précise le Pr Bernard Charbonnel (Nantes).
Les résultats de l’étude CARDS.
Comme le montrent les résultats de l’étude CARDS (Collaborative Atorvastatin Diabetes Study), les statines, notamment l’atorvastatine, jouent un rôle fondamental dans la prévention primaire des maladies cardio-vasculaires chez les diabétiques de type 2.
CARDS est la première étude spécifique réalisée avec un hypolipémiant chez les diabétiques de type 2. Elle a inclus 2 838 diabétiques de type 2, âgés de 40 à 75 ans, sans pathologie cardio-vasculaire avérée, avec un bilan lipidique moyennement perturbé (LDL < 4,14 mmol/l , triglycérides à jeun < 6,78 mmol/l), mais avec au moins un facteur de risque associé (hypertension artérielle, rétinopathie, micro- ou macro-albuminurie, tabagisme).
Ces patients, après avoir reçu un placebo pendant six semaines, ont été randomisés en deux groupes, pour recevoir soit un placebo, soit l’atorvastatine (10 mg/jour), et ils ont été suivis à 1, 3 et 6 mois après la randomisation, puis semestriellement.
Réduction des événements du critère primaire.
Le critère primaire d’évaluation de l’étude était un critère composite, à savoir l’incidence cumulée des événements coronaires majeurs : accident coronaire aigu, revascularisation coronaire et accident vasculaire cérébral.
La fin de l’étude était initialement attendue pour la mi-mars 2005, mais l’étude a été arrêtée après la seconde analyse intermédiaire en juin 2003, sur recommandation du comité de surveillance indépendant, en raison du bénéfice prédéfini déjà observé.
L’analyse des résultats montre une réduction significative de 37 % (p = 0 001) des événements du critère primaire chez les patients traités par l’atorvastatine 10 mg par jour. L’analyse en sous-groupes montre une réduction significative du nombre d’infarctus du myocarde fatals ou non (– 42 %), d’accidents vasculaires cérébraux (– 48 %) et de procédures de revascularisation (– 31 %) chez les patients qui reçoivent l’atorvastatine par rapport aux patients sous placebo, et ce indépendamment du sexe, de l’âge et des taux lipidiques initiaux : quel que soit le niveau de cholestérol, le bénéfice sur le risque cardio-vasculaire est observé, souligne le Pr B. Charbonnel (Nantes).
Dans le groupe atorvastatine, plus de 80 % de patients ont atteint les valeurs cibles de LDL cholestérol (inférieur à 2,6 mmol/l ou 1 g/l), ce qui est en adéquation avec les recommandations de l’Afssaps.
L’étude de la tolérance du traitement, au moyen du relevé de tout effet indésirable, ne met pas en évidence de différence significative entre le placebo et l’atorvastatine.
Ces résultats confortent la place prépondérante de l’atorvastatine 10 mg dans la prévention primaire du risque cardio-vasculaire du patient diabétique de type 2.
Dans cette indication, l’atorvastatine 10 mg par jour partage, avec la simvastatine 40 mg par jour, la même amélioration du service médical rendu.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Pfizer.
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