C'EST DANS LA VERSION « de Milan » en italien et en quatre actes, celle qui est le plus souvent donnée, que « Don Carlo » a été présenté au capitole de Toulouse en ce début de saison qui s'annonce particulièrement riche en œuvres en langue italienne. Suivront « Cos[147] fan Tutte » de Mozart, « le Couronnement de Poppée » de Monteverdi et « Il Trittico » de Puccini.
Sa structure en tableaux, plus qu'un opéra à numéros, confère à « Don Carlo » une singularité qui en fait sa grande force. Nicolas Joel a privilégié l'aspect familial de ce drame qui se joue dans une famille royale en déroute et dans le climat extrêmement pesant de l'Inquisition. Dans un espace unique, agrémenté de l'essentiel pour camper l'atmosphère des différents lieux de l'Escorial où se noue le drame, et dans de somptueux costumes d'époque, on assiste à une succession de tableaux de famille qui suivent une progression dramatique croissante jusqu'à la scène finale au dénouement surnaturel avec l'apparition de Charles-Quint sortant de la mort pour accueillir l'infant Carlo condamné par l'inquisiteur.
La direction d'acteurs insiste par de belles et fortes images sur les points clés de l'action, montrant la quasi-folie romantique de Carlo et la duplicité de Rodrigue.
Campé par un chanteur à la personnalité extravertie et faisant éclater son personnage, Carlo ne trouve pas en Fabio Armaliato un interprète idéal vocalement. Très tendue avec un timbre pas toujours agréable, sa voix est cependant assez dramatique pour donner toute sa crédibilité au héros.
A l'inverse, Ludovic Tézier, qui chantait son premier Rodrigo avec un art consommé et un timbre de velours, semble toujours aussi difficile à animer sur scène. Curieusement, quand ils chantent ensemble, les deux interprètes se stimulent et fondent en un seul corps qualités et défauts.
Le Philippe II de Roberto Scandiuzzi est sobre et noble à souhait, mais, hélas !, les duos avec le Grand Inquisiteur d'Anatoli Kotscherga sont un peu ruinés par l'incertitude vocale de ce dernier.
Chez les dames aussi, deux personnalités très différentes avec une Elisabeth très sur la réserve de Daniela Dess[147], ménageant une voix que l'on sent fragile pour donner de la reine un portrait assez prudent, et Béatrice Uria-Monzon, qui n'hésite pas à donner au personnage d'Eboli une très grande force dramatique, quitte à exposer un certain durcissement de sa voix dans le registre aigu. Mais, avec ses hauts et ses bas, cette distribution a donné du drame de Verdi d'après Schiller une interprétation très vivante et soutenue avec un orchestre et des chœurs du capitole menés avec beaucoup de sens dramatique par Maurizio Benini.
Capitole de Toulouse : 05.60.22.24.30 et www.theatre-du-capitole.org, dernière représentation le 18 à 20 h. Prochains spectacles : ballet du Capitole Ballet I les 22 et 23 octobre. « Mignon » d'Ambroise Thomas (reprise) avec Sophie Koch du 11 au 20 novembre.
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