L 'ASSISTANCE publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) organise, à l'occasion de la Journée mondiale sans tabac du jeudi 31 mai, l'opération « CO-Test », qui vise à mesurer le monoxyde de carbone (CO) expiré.
Dans les quarante et un établissements de l'AP-HP, les patients, les médecins, le personnel et le public seront invités à souffler dans un appareil analyseur. Le quantité de CO, soulignent les organisateurs, est le reflet du niveau de contamination tabagique directe ou passive. Il s'agit d'un « gaz toxique qui prive d'oxygène l'organisme ». A partir de 10 ppm (partie par million), l'intoxication est identifiable.
Les dix mille relevés, effectués dans les structures hospitalières de l'AP-HP, seront communiqués en temps réel sur le site Internet http://cotest.hegp.bhdc.jussieu.fr. Les résultats permettront une analyse concrète de la souillure provoquée par le CO. Des embouts en carton, adaptables sur les analyseurs de CO, munis d'étiquettes, seront remis aux participants et accompagnés de brochures d'information sur le tabagisme (1).
Depuis le 1er janvier 2001, le niveau de monoxyde de carbone présent dans l'air des villes ne doit pas dépasser 14,5 ppm, et, d'ici à 2005, avec les nouvelles exigences européennes de qualité de l'air, il sera fixé à 8,5 ppm. Or, à l'heure actuelle, dans les locaux, où les parties communes sont livrées au non-respect de la loi Evin, les non-fumeurs sont exposés à des concentrations toxiques supérieures à 14,5 ppm, « limite de la pollution des villes ». Pour les grands fumeurs, qui font la loi, le « taux peut aller jusqu'à 35 ppm, ce qui correspond au déclenchement de l'alerte CO dans les parkings ».
Le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR), présidé par le Pr Pierre Duroux, pneumologue retraité de l'AP-HP, juge que « les 64,4 milliards de francs que rapportent chaque année les taxes sur le tabac freinent très largement l'entrain de l'Etat français à faire respecter la loi Evin du 10 janvier 1991, visant à protéger la santé des non-fumeurs par l'interdiction de fumer dans les locaux à usage collectif ». Pourtant, les effets néfastes du tabagisme passif sont très précisément connus, rappelle le CNMR (2).
(1) Tél. 01.40.27.37.22.
(2) Tél. 0146.34.58.80.
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