Tabagisme : la quête d'un vaccin antinicotine

Publié le 11/09/2003

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Plusieurs compagnies se sont lancées sur la voie de la vaccination antitabagique pour aider au sevrage dans un premier temps. Le but est de provoquer la formation d'anticorps pour bloquer l'accès de la nicotine aux récepteurs cérébraux. Ce qui doit permettre de réduire le plaisir et l'assuétude. Comme la nicotine est une molécule de taille relativement réduite, on a eu l'idée de la fixer à une protéine hautement immunogène, la toxine cholérique, pour provoquer la formation de complexes antigène-anticorps de grande taille, arrêtés par la barrière hémato-méningée. La compagnie britannique Xenova a mené des études de phase I avec son vaccin (nommé Ta-nic), qui montrent l'innocuité de la formule et la présence d'anticorps spécifiques contre la nicotine (Dr Campbell Bunce).
Chez les animaux vaccinés, on a observé une réduction significative de 64 % du passage cérébral de la nicotine. Des études de phase III vont être menées dans un premier temps en vaccinant des patients après l'arrêt tabagique, afin de savoir si l'envie de fumer est amenuisée et si le taux des rechutes diminue. Cette firme développe par ailleurs un vaccin sur le même principe contre la cocaïne. Les cocaïnomanes attestent d'une réduction de leurs sensations d'euphorie.
Des projets à partir de vaccins similaires sont en développement dans deux autres compagnies. Nabi (Etats-Unis) réalise une autre étude contre placebo dans un groupe de 21 fumeurs qui doivent recevoir quatre injections du vaccin (NicVax). Le suivi permettra de savoir s'ils s'arrêtent plus facilement de fumer. Une étude de phase I/II avec NicVax a démarré aux Pays-Bas ; 21 fumeurs et 9 ex-fumeurs ont été enrôlés et une dose unique du vaccin a été administrée.
Cytos (Suisse) doit démarrer cet automne une étude chez 360 fumeurs qui vont recevoir trois ou quatre injections.

Dr B. V.