Tabagisme : de l'importance de la FMC

Publié le 17/10/2001
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Réalisée en Ile-de-France et en Rhône-Alpes (Saint-Etienne exclus), l'étude a porté sur quelque 2 800 internes. Agés de 27 ans en moyenne, avec un sex ratio de 0,8 homme par femme, les internes consultés sont fumeurs à 40 % ou fumeuses à 32 %, contre 52 % et 43 % dans une population d'âge comparable. Sur 36 % d'amateurs de tabac (35 % des généralistes et 45 % des étudiants en médecine), 13 % sont des fumeurs « occasionnels », avec moins d'une cigarette par jour, et 23 % des « réguliers », 12 cigarettes quotidiennes.

Un sur deux a essayé d'arrêter, 22 % en utilisant des gommes ou timbres nicotiniques.
Jugée par 97 % comme « un problème de santé important », la consommation tabagique donne lieu, de leur part, à un « questionnement systématique » des patients pour 76 %, tandis que le quart restant reconnaît ne rien faire avec ceux dont l'affection n'est pas liée au tabac. Sur l'échantillon d'internes considéré, 13 % sont confrontés dans leur discipline à des pathologies en rapport avec la nicotine, qu'il s'agisse de l'ORL, de la pneumologie, de la cancérologie, de la cardiologie ou encore de la gynécologie-obstétrique.

Prévention secondaire

Dans presque tous les cas, les internes informent ou orientent les patients : 97 % si la maladie du sujet est en rapport avec le tabagisme, versus 60 % pour les autres. Face à trois indications possibles de prescription, les internes seraient prêts à proposer des substituts nicotiniques, tout d'abord, pour commencer un sevrage voulu par la personne (87 %), ensuite en vue d'amorcer un arrêt justifié par une indication médicale (72 %), enfin, pour permettre à un fumeur dépendant de respecter l'interdiction de fumer à l'hôpital (34 %).
Cela étant, les deux tiers ignorent l'existence de substituts au tabac en milieu hospitalier, où, pourtant, ils sont disponibles depuis le début de l'année 2000.
En définitive, notent les auteurs de l'enquête, ces résultats confirment que « les internes se placent dans une logique de prévention secondaire des pathologies liées au tabac, sans envisager la prévention primaire de tout fumeur ». Aussi, la FMC doit-elle « jouer un rôle important dans la formation des médecins à la prise en charge du tabagisme », et renforçant de la sorte celle qui est dispensée pendant le deuxième cycle des études médicales, et « qui semble encore insuffisante ».

* N° 40/2001, 2 octobre.

Ph. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6991