Tabac : un Italien reconnaît son père sur un paquet de cigarettes et accuse l'Union européenne

Publié le 28/11/2016

« La photographie d'un homme intubé gisant sur un lit d'hôpital apposée sur les paquets de cigarettes avec écrit "La fumée provoque des AVC" est celle de mon père ! » Selon Raffaele Leone, ce cliché a été publié sans autorisation. À soixante-treize ans, Agostino Leone est mort d'un AVC en octobre 2014. Avant son décès, il avait été hospitalisé pendant une longue période, d'abord en Sardaigne puis à Turin.

Campagne européenne

Pour son fils âgé de 48 ans, la famille n'a pas été avertie que les photographies prises à son insu, auraient été utilisées pour la campagne anti-tabac en Europe. « Je ne sais pas à quelle période remontent ces clichés », affirme Raffaele Leone, qui a décidé de porter plainte contre l'Union européenne et la multinationale du tabac. L'Union européenne, pour sa part, affirme avoir fait signer des demandes d'autorisation pour la publication des 42 photographies utilisées pour la campagne anti-tabac. « Après son AVC, mon père qui était droitier ne pouvait plus utiliser sa main droite. Comment aurait-il pu signer une telle autorisation ? », s'interroge Raffaele Leone. Il ajoute que des clauses à ce propos auraient pu être insérées en bas de page et en caractères minuscules sur les documents d'admission en milieu hospitalier. « Mais s'il en est ainsi, il aurait fallu de toutes les façons lui demander son autorisation avant de publier des photographies qui le rabaisse », assène Raffaele Leone.

Vague de reconnaissances et plaintes multiples

Cette découverte remontant à l'été dernier a choqué la famille du défunt qui a consulté un avocat. Dans le dossier constitué par ce dernier, la famille Leone a inséré une photographie d'Agostino Leone intubé. Un cliché effectivement très ressemblant à la photographie publiée sur les paquets de cigarettes. En effet, il s'agit de contrer la revendication d'un ressortissant espagnol qui, au vu de la même photo, veut porter plainte contre l'Union européenne pour violation du droit de personnalité. « Il dit avoir été opéré du dos et affirme que ce cliché est de lui. Je l'ai contacté sur les réseaux sociaux en lui demandant de quel droit il affirme qu'il s'agit de lui, que c'est mon père et que j'ai de nombreuses preuves », estime Raffaele Leone. 

Durant les derniers mois, plusieurs plaintes ont été déposées contre l'Union européenne pour des raisons identiques, plusieurs personnes affirmant soit s'être reconnues, soit avoir reconnu un membre de leur famille hospitalisé. En juin dernier, un citoyen belge a identifié la photographie de son père aujourd'hui décédé sur un paquet de L&M. En Allemagne, Harald Molter âgé de 54 ans, affirme qu'un cliché de lui a été pris également à son insu après une intervention au cerveau en 2011. Des déclarations similaires ont été faites cet été par une Autrichienne qui dit avoir reconnu son défunt époux sur une photographie utilisée par l'Union européenne. Toutes ces familles ont déjà porté plainte contre la commission de Santé et de Sécurité alimentaire européenne qui a rejeté toutes ces accusations dans un communiqué officiel.

Ariel F. Dumont

Source : lequotidiendumedecin.fr