Une étude chinoise suggère que le tabagisme nuit à l'activité sexuelle de l'homme, proportionnellement au degré d'intoxication et indépendamment des autres facteurs associés.
Le tabac peut augmenter le risque de dysfonction érectile de 60 % chez les gros fumeurs, selon un travail présenté à la 43e Conférence annuelle d'épidémiologie et de prévention des maladies cardio-vasculaires de l'American Heart Association.
« Notre étude est très spécifique car elle s'affranchit des autres variables confondantes comme la tension artérielle, le cholestérol sérique et le diabète », expliquent le Dr Jiang He et son équipe (Tulane University School of Public Health and Tropical Medicine, New Orleans). L'évaluation a porté sur 4 764 sujets chinois (âgés de 47 ans en moyenne) inclus dans l'InterAsia Study, une étude nationale transversale menée en 2001-2002. Ce travail comportait un questionnaire sur les habitudes tabagiques présentes et passées, et la qualité des relations sexuelles. La tension artérielle moyenne, le taux de cholestérol et l'indice de masse corporelle étaient dans les limites de la normale pour l'ensemble du groupe, composé pour 62,1 % de fumeurs avérés et pour 9,5 % d'anciens fumeurs.
Une dysfonction sexuelle est notée chez 15,1 % des fumeurs et anciens fumeurs, et chez 11,5 % des non-fumeurs (soit une moyenne de 14,6 % pour l'ensemble des sujets). Après prise en compte des autres facteurs, il apparaît statistiquement que, par rapport à un sujet n'ayant jamais fumé, le risque de dysfonction est globalement majoré de 31 à 35 % pour l'ensemble des fumeurs et des anciens fumeurs.
« Nous n'avons pas constaté de différence entre les sujets qui poursuivaient leur intoxication et ceux qui avaient arrêté, mais le nombre de ces derniers était faible dans notre étude », ajoute le Dr He.
Le degré de tabagisme intervient également. Par rapport à un non-fumeur, le risque est majoré de 16 % pour une consommation journalière de moins de 10 cigarettes, mais passe à 36 % entre 10 et 20 cigarettes et à 60 % au-delà.
Pour le Dr Robert O. Bonow, président de l'American Heart Association, « pour un homme, cela constitue une raison supplémentaire de renoncer au tabagisme ».
« Cigarettes send male sex life up in smoke », Jang He et coll.
American Heart Association's 43rd Annual Conference on Cardiovascular Disease Epidemiology and Prevention, Miami.
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