Syrie : la Croix-Rouge internationale demande 20 millions d’euros de dons.

Publié le 09/05/2012
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Crédit photo : DR

« Cette extension du budget reflète le constat du comité international de la Croix Rouge (CICR) sur la nécessité d’augmenter l’aide humanitaire », corrobore le président du CICR, M. Jakob Kellenberger.

La chape de plomb qui pèse sur la Syrie et ses grandes villes semble, d’après M. Kellenberger, se desserrer. « Nous avons un accès plus étendu pour nos opérations, indépendamment du cessez-le-feu (du 12 avril) et de la mise en place du plan Annan », précise-t-il. Ces deux derniers mois, le CICR, et son partenaire le Croissant-Rouge arabe syrien, ont pu rencontrer les habitants des gouvernorats de Homs, Idlib, Hama, Deraa, Alep et Damas-Campagne. Douma a aussi pu bénéficier d’une « pause humanitaire » de 2 Jours.

« Notre priorité est de rétablir les services publics pour 1,5 million de personnes touchées par les affrontements et d’améliorer leurs conditions de vie. Nous fournirons des rations alimentaires mensuelles à environ 100 000 personnes particulièrement vulnérables, ainsi que des articles ménagers de première nécessité à 25 000 personnes », détaille Jakob Kellenberger. Le CICR devrait également œuvrer à la réhabilitation des services publics, en particulier l’eau.

De longues discussions

Ces avancées résultent d’un dialogue avec les autorités. Le président du CICR indique avoir obtenu la mise en place d’une « procédure » avec un interlocuteur unique au ministère des Affaires étrangères syrien, pour transmettre ses demandes aux membres des forces gouvernementales. Le CIRC a obtenu 5 visas supplémentaires (qui s’ajoutent à ceux des 20 expatriés dans le pays) et en demande 15 nouveaux.

Les délégués du CICR devraient également avoir accès à partir du 14 mai à la prison d’Alep, dans le Nord, une autorisation arrachée « après de très très longues discussions » avec les autorités syriennes, a précisé M. Kellenberger. Le président du CICR réaffirme son soutien au plan de l’émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe, Kofi Annan. « Le plus rapidement la mission des observateurs se met en place, le mieux c’est. L’accès sans restriction aux zones touchées est fondamental pour l’extension à venir de nos opérations ».

12 000 personnes ont été tuées depuis mars 2011, début de la révolution populaire, selon les chiffres de l’observatoire syrien des droits de l’homme. Malgré le cessez-le-feu du 12 avril 2012, 831 personnes, dont 589 civils, ont trouvé la mort dans les violences. Ce mercredi, une charge a explosé à Deraa, au passage du convoi des observateurs de l’ONU où se trouvait le général Robert Mood, chef de la mission. Près de 65 000 Syriens ont pris la route de l’exil, et 25 000 ont été faits prisonniers.

 COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 20120509