Pour le Dr J. Belaïsch, le syndrome prémenstruel est multifactoriel, ce qui rend légitime de s'intéresser à des solutions agissant à la fois sur des plusieurs facteurs en jeu. « C'est le cas du déficit nutritionnel en acide linoléique, acide gras essentiel qui se transforme en acide gamma-linoléique pour fabriquer les prostaglandines bénéfiques. En outre, les déficits en calcium et manganèse sont impliqués dans la rétention d'eau en aggravant la fuite vasculaire vers les tissus interstitiels. Lorsqu'une femme a déjà eu un traitement hormonal efficace, il faut le reconduire, mais si ce traitement n'est pas assez efficace ou mal toléré, on peut conseiller une cure de Cycalm. » Cette solution associe huile d'onagre, qui apporte l'acide gamma-linoléique, extrait d'Achillée millefeuille (plante antispasmodique), calcium, manganèse, magnésium et vitamine B6.
Des phytoestrogènes
Des femmes ménopausées ne sont pas traitées parce qu'elles abandonnent le TSH ou ont des contre-indications. Des gynécologues ont recours aux plantes ayant un effet estrogène-like ou progestérone-like. Plus de six cents végétaux apportent des phytoestrogènes : lignans, isoflavones et coumestans. Les isoflavones de soja, qui possèdent aux plans structurel et fonctionnel une analogie avec le 17 bêta-estradiol, sont converties par les bactéries intestinales en formes actives, la génistéine et la daïdzéine (pouvant se fixer sur les mêmes récepteurs que l'estradiol). Dans deux études portant sur les femmes japonaises, les apports nutritionnels d'isoflavones observés étaient de 14,9 et 30,1 mg de génistéine par jour ; selon d'autres études, à partir de 45 mg/jour d'isoflavones de soja, on observe un effet significatif sur les troubles vasomoteurs.
Délai d'action variable
Selon le Dr S. Rafal, cette dose peut être augmentée jusqu'à 60 mg d'isoflavones par jour en fonction de l'intensité des symptômes : « Il faut savoir que les effets des phytoestrogènes apparaissent progressivement et sont pleins au bout de deux mois en moyenne. Le délai d'action est variable selon les femmes, et la transformation des isoflavones par la flore intestinale peut être influencée par l'alimentation, en particulier son contenu en fibres. »
Cela dit, il convient de rester prudent quant au risque d'un éventuel surdosage en isoflavones, d'autant qu'il n'existe pas d'études ayant montré l'innocuité, voire un effet bénéfique, des phytohormones sur le risque de cancer du sein ou de l'utérus.
Le Dr M. Levrier a souligné l'intérêt d'associer aux isoflavones du soja le yam (igname sauvage), qui contient un stéroïde, la diosgénine. « Cette molécule est analogue à celle de la progestérone, et les travaux au cours de ces dernières années ont montré le passage de la diosgénine dans le sang après absorption orale du yam, ainsi que son effet équilibrant celui des estrogènes. Elle apporte une synergie d'action avec les isoflavones de soja contre les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale et la libido, et elle a une action apaisante sur les états anxieux et les troubles du sommeil, au moment où les sécrétions hormonales sont anarchiques. »
On ignore l'effet à long terme sur la muqueuse utérine d'un traitement prolongé des phytoestrogènes seuls. Sojyam apporte dans une seule gélule l'association soja-yam. Une enquête réalisée auprès de 673 utilisatrices a montré un indice de satisfaction de 87 %, obtenu avec 3 gélules par jour, sans qu'il ne soit rapporté aucun effet secondaire.
Conférence de presse du Laboratoire Imascience dans le cadre des Entretiens de Bichat 2001, avec la participation des Drs Jean Belaïsch (Paris), Marc Levrier (Bordeaux), Serge Rafal (Paris).
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