Décrit en France pour la première fois dans les années 1940 par J. Vague et identifié en 1988 par G. M. Reaven, le syndrome métabolique est reconnu et étudié depuis 1998, date à laquelle il a été défini par l'OMS. Même s'il existe deux définitions principales (OMS et National Cholesterol Education Program), elles ont en commun la prise en compte d'un groupe de facteurs de risque cardio-vasculaire : trois facteurs biochimiques (HDL-C < 40 mg/dl chez les hommes, < 50 mg/dl chez les femmes ; triglycérides > 150 mg/dl ; glycémie > 110 mg/dl) ; TA > 130-85 mmHg ; surcharge pondérale caractérisée soit par le tour de taille (> 88 cm chez la femme et > 102 cm chez l'homme), soit par l'indice de masse corporelle.
Bien que le seuil pour chacun des paramètres soit inférieur au seuil pathologique, le risque est fortement augmenté : c'est l'association des désordres, plus que le niveau de chacun, qui constitue un danger. Un adulte sur quatre ou cinq, selon les pays, présente un syndrome métabolique et cette prévalence est plus élevée dans les tranches de population plus âgée (plus de 50 ans : plus de 40 % aux Etats-Unis, près de 30 % en Europe). Les raisons des différences selon les pays sont multiples et loin d'être toutes identifiées, même si l'on connaît le rôle de gènes de susceptibilité et l'influence de facteurs comme la sédentarité et l'alimentation.
Le dépistage de cette population à risque semblait théoriquement difficile à réaliser et coûteux. En fait - cela a été récemment démontré au Canada -, le repérage des patients peut être simple : il suffit de mesurer le tour de taille et le taux de triglycérides (plus de 80 % des patients peuvent être identifiés).
Règles hygiéno-diététiques
Des règles hygiéno-diététiques s'imposent : plus d'exercice et une alimentation plus équilibrée. Mais changer les habitudes de vie est difficile : une évolution demandera du temps. Le versant pharmacologique doit être exploré : certains médicaments ont montré leur capacité à agir sur l'un ou l'autre des paramètres (hypocholestérolémiants, hypoglycémiants, antihypertenseurs) ; d'autres, leur capacité d'agir sur deux paramètres (fibrates : le cholestérol et les triglycérides). Il reste à définir les meilleures modalités d'utilisation de ces médicaments dans le syndrome métabolique et à trouver de nouvelles réponses. Les recherches complémentaires sont donc cruciales : mieux connaître les populations, mieux comprendre la physiopathologie, mettre au point de nouveaux outils d'évaluation et développer de nouveaux traitements.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Fournier, à laquelle participaient le Pr P. Barter (Dysney, Australie), le Dr J.-P. Despres (Québec), B. Hélaire (P-DG des Laboratoires Fournier) et le Dr J.-L. Junien (directeur des affaires scientifiques, Laboratoires Fournier).
La création d'un institut
Très concerné par l'enjeu de santé publique que représente le syndrome métabolique, Fournier Pharma encourage la création de l'institut du syndrome métabolique, dont la mission est triple :
- développer les connaissances sur ce syndrome, mieux connaître les facteurs génétiques et environnementaux, encourager le diagnostic et les traitements pharmacologiques et non pharmacologiques ;
- diffuser ces connaissances auprès des professionnels de santé, des pouvoirs publics et du grand public ;
- contribuer à la recherche sur le syndrome métabolique. Un comité scientifique international composé d'une douzaine de membres dirigera les travaux de l'institut. Il regroupe des spécialistes du monde entier dans les différentes disciplines concernées : lipidologues, diabétologues, cardiologues, spécialistes de l'obésité, généticiens.
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