Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est la principale cause d'insuffisance rénale aiguë chez les jeunes enfants (1 mois-3 ans). En 1996, un système de surveillance a été mis en place avec la Société de néphrologie pédiatrique, et un réseau de 30 services hospitaliers volontaires a été constitué ; l'Institut de veille sanitaire collecte les données et l'unité de biodiversité des bactéries pathogènes émergentes de l'Institut Pasteur se charge du sérodiagnostic. Ces équipes présentent aujourd'hui dans le « BEH » (n° 20/2003) deux études sur le SHU et ses facteurs de risque.
Pour l'année 2001, 82 cas, dont 7 importés, ont été notifiés et analysés. Soit une incidence de 0,67 pour 10 puissance 5 enfants de moins de 15 ans. Depuis le début de la surveillance, l'incidence reste stable, autour de 0,8, et elle n'est pas différente de celle observée dans d'autres pays européens. Un enfant est décédé à la suite d'une atteinte neurologique ; au total, de 1996 à 2001, 4 décès ont été recensés.
Les cas sont majoritairement sporadiques et la moitié environ surviennent pendant l'été (de juin à septembre). Le SHU est quasi toujours précédé d'une diarrhée prodromique, sanglante plus d'une fois sur deux. Dans la moitié des cas, une infection à Escherichia coli producteurs de Shiga-toxine (STEC) a été retrouvée.
Une étude sur 105 cas de SHU typique (dont 61 cas confirmés d'infections à STEC) survenus en 2000 et 2001 et 196 cas témoins met en évidence des facteurs de risque précis : consommation de steak haché peu cuit et diarrhée dans l'entourage (famille, collectivité), principalement ; mais aussi consommation d'eau de puits ou de source privée et contact avec des bovins, ce qui peut expliquer les cas estivaux.
Attention au steak haché
De ces constatations, les spécialistes de l'InVS, de Pasteur et de néphrologie pédiatrique déduisent trois recommandations. Tout d'abord, « mieux sécuriser » la consommation de viande hachée de bœuf, notamment pour les consommateurs à risque (jeunes enfants, personnes âgées, malades). Ensuite, rappeler les mesures d'hygiène permettant la prévention de la transmission oro-fécale et les mettre en œuvre immédiatement en cas de diarrhée dans une collectivité ou dans la famille. Enfin, éviter le contact des jeunes enfants avec des bovins ou leur fumier ainsi que la consommation d'eau non traitée.
Des mesures simples pour prévenir les infections à STEC, qui peuvent aussi entraîner, outre des diarrhées banales, colite hémorragique ou purpura thrombopénique thrombocytopénique.
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