Vingt-cinq mille soldats avaient participé à l'opération Tempête du désert, entre août 1990 et février 1991.
Pour apprécier précisément les conséquences sur leur santé de leur participation à la guerre du Golfe, les ministres de la Santé et de la Défense ont tout d'abord commandé au Pr Roger Salomon, directeur de l'unité INSERM 330, épidémiologie, santé publique et développement à l'université de Bordeaux-II, un rapport à partir d' « une revue quasi exhaustive de la littérature scientifique internationale » sur le sujet.
Faute d'éléments suffisants, le rapport avait conclu à la nécessité de « mener une étude exhaustive par autoquestionnaire sur l'ensemble des vétérans qui ont participé à la guerre du Golfe » (« le Quotidien » du 25 avril).
Un budget de 915 000 euros
Sous la pression, en particulier de l'association Avigolfe, qui a recensé une trentaine de décès et 263 cas médicaux, allant de la maladie cutanée à la lésion cérébrale ou au cancer, le gouvernement a donc dégagé les moyens d'une vaste enquête, avec un budget de 915 000 euros (6 millions de francs). C'est le même Pr Salamon qui s'est vu confier ce travail et qui a mis au point un questionnaire médical de 11 pages. Les 25 000 anciens combattants, civils et militaires, devraient le recevoir début février, lorsque l'armée aura transmis la liste des personnels qui se trouvaient dans le Golfe aux dates incriminées.
Dans la foulée, une procédure d'examens gratuits devrait être pratiquée dans les services de médecine du travail des centres hospitaliers pour mesurer les troubles objectifs, cliniques et paracliniques, présentés par les anciens combattants qui consulteront et proposer un éventuel suivi dans le temps. Des comparaisons seront faites entre les anciens combattants qui présentent des signes ou symptômes et ceux qui n'en présentent pas, de manière à rechercher d'éventuelles différences dans les comportements ou les expositions.
A ce jour, une vingtaine de procédures judiciaires ont été ouvertes pour tenter de faire la lumière sur la cause des diverses pathologies apparues après des missions dans le Golfe. Mais « il faudra attendre encore deux ou trois, si on fonce », avait confié au « Quotidien » le Pr Salamon, avant de pouvoir commencer à tirer les premières conclusions scientifiques de l'enquête qui va commencer l'année prochaine.
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