L ES troubles dont se plaignent des soldats qui ont participé à la guerre du Golfe, en 1991, restent mystérieux en dépit des très nombreuses études réalisées. Mais si un « syndrome » lié au conflit n'a pu être clairement identifié, nombre d'anciens combattants sont persuadés en être victimes, comme le confirme une étude publiée dans « le British Medical Journal » du 1er septembre.
Les auteurs, membres du King's College de Londres, ont envoyé en 1997 un questionnaire à 4 250 combattants du Golfe et 2 961 (67 %) ont répondu. 513, soit 17,3 %, pensent être victimes du syndrome de la guerre du Golfe, 462 (90 %) remplissant d'ailleurs les critères des CDC concernant la maladie. Ce sont surtout, logiquement, ceux qui ont des problèmes de santé (fatigue, détresse, stress post-traumatique, difficultés physiques) mais aussi ceux qui ne sont plus dans l'armée, qui ont subi de nombreuses vaccinations avant d'être envoyés dans le Golfe et surtout ceux qui connaissent une autre victime pensant être également touchée par le syndrome.
Si l'échantillon est représentatif, disent les auteurs, on peut supposer que quelque 9 000 des 53 000 Britanniques en service à l'époque pensent être concernés. Il faut donc, selon eux, prévoir de faire face à des besoins considérables en matière de santé. Jusqu'à présent, 2 800 anciens combattants ont participé au programme médical de contrôle organisé par le ministère de la Défense ; le nombre de ceux qui s'inquiètent pour leur santé allant en diminuant, ce programme pourrait être arrêté, ce qui serait « alarmant » pour les forces armées, qui doivent réunir des personnes en bonne santé, et pour la recherche d'une meilleure prévention face à la menace d'armes chimiques et biologiques.
En France, on devrait en savoir plus grâce à l'enquête épidémiologique - 25 000 questionnaires envoyés - lancée au printemps à la demande des ministères de la Défense et de la Santé. Mais cette étude, confiée au Pr Roger Salamon, pourrait durer plusieurs années.
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