Chaque année, dans les pays développés, un habitant sur cent mille est atteint d'un syndrome de Guillain et Barré. Deux types de traitement sont actuellement utilisés : l'injection d'immunoglobulines et la plasmaphérèse. Une équipe de neurologues internationaux s'est réunie afin de proposer des recommandations actualisées sur le traitement de cette affection. Leurs conclusions sont publiées dans « Neurology » du 23 septembre. Pour les auteurs, « l'injection d'immunoglobulines doit être le traitement de choix de cette pathologie auto-immune. L'un des problèmes que pose néanmoins ce type d'approche reste le manque de disponibilité, ponctuelle ou chronique selon les pays, des gammaglobulines ». Ce composé plasmatique est extrait de plasma de donneurs et nécessite, pour un effet significatif chez un patient atteint de syndrome de Guillain et Barré, un nombre important de prélèvements sur des sujets sains.
En raison de l'efficacité similaire de la plasmaphérèse, en termes d'amélioration de la symptomatologie neurologique, il est possible de proposer ce traitement en cas d'indisponibilité des immunoglobulines. Cet échange plasmatique - au cours duquel le sang est centrifugé, et le plasma du patient, remplacé par de l'albumines et d'autres protéines, extraites, elles aussi, de donneurs sains - se pratique après la mise en place de cathéters veineux centraux.
Plasmaphérèse : efficace, mais source de problèmes
« Il ne fait aucun doute que, à efficacité similaire, la plasmaphérèse s'accompagne d'un risque très majoré de complications par rapport à l'utilisation des immunoglobulines : hypotensions sévères, infections des cathéters centraux, septicémies... En outre, l'échange plasmatique doit faire appel à du matériel et à du personnel très spécialisés », analyse le Dr Eelco Wijdicks (Rochester).
Les auteurs des recommandations ajoutent que « l'efficacité de ces deux approches immunologiques n'est possible que si le traitement est mis en place de façon précoce dès les premiers signes d'atteinte neurologique ». En outre, ils excluent l'association immunoglobulines-plasmaphérèse, car elle ne se révèle pas supérieure, en termes d'efficacité, à chacun des deux traitements pris de façon individuelle.
Stéroïdes : encore des études en cours
Quant aux stéroïdes, qui ont longtemps été le traitement de référence du syndrome de Guillain et Barré, les auteurs ne les recommandent pas en monothérapie. Néanmoins, ils soulignent que cette famille médicamenteuse pourrait avoir un intérêt en association avec les deux traitements principaux, mais qu'il reste encore impossible d'adopter une position définitive avant la publication d'études encore en cours (association d'une injection d'immunoglobulines ou de deux plasmaphérèses à un traitement séquentiel par stéroïdes).
« Neurology » 23 septembre 2003.
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