CONGRES HEBDO
Selon le degré d'atteinte des canaux potassiques, on peut distinguer actuellement quatre groupes de patients : les patients asymptomatiques, les patients asymptomatiques avec électrocardiogramme anormal lors d'injection de drogues antiarythmiques, les patients ayant eu des syndromes prémonitoires (syncope) et les patients ayant spontanément un électrocardiogramme anormal.
Afin d'essayer de déterminer les patients à haut risque de mort subite, une étude a analysé l'histoire naturelle de 667 patients ayant un syndrome de Brugada diagnostiqué sur l'ECG et a tenté d'évaluer le risque de survenue d'un événement clinique ou électrique. Dans cette étude, l'âge moyen au moment du diagnostic était de 41 ans, 27 % de femmes (n = 160) et 73 % d'hommes (n = 507). Près de un patient sur 2 (n = 346) avaient des antécédents familiaux de mort subite. Dans 75 % des cas, le diagnostic avait été posé sur la découverte d'un électrocardiogramme spontanément anormal. Pour le quart restant (n = 168), le diagnostic avait été fait sur l'électrocardiogramme, mais seulement après administration intraveineuse d'un médicament antiarythmique (le plus souvent ajmaline ou flécaïne) ; ces arythmies ventriculaires induites se sont maintenues, durant l'étude électrophysiologique, chez environ un patient sur deux.
Vingt-cinq pour cent des patients (n = 164) ont été réanimés pour fibrillation ventriculaire ou ont été victimes de mort subite ; l'âge moyen de survenue de ces événements graves était de 43 +/- 15 ans (deux patients étaient âgés de 77 ans).
Cette étude montre que l'induction d'une arythmie ventriculaire, le sexe masculin et un électrocardiogramme spontanément anormal constituent les principaux facteurs de risque de mort subite ou de fibrillation ventriculaire. Le sexe masculin, un ECG anormal avec un QT long ou une arythmie ventriculaire induite par des drogues antiarythmiques sont des facteurs de mauvais pronostic puisque l'on retrouve chez ces patients un risque de 45 % (38-53 %) de présenter un épisode d'arythmie ventriculaire ou de mort subite. En revanche, les femmes non symptomatiques ayant un électrocardiogramme de base normal ou non inductible peuvent être considérées comme à faible risque de mort subite ou d'arythmie ventriculaire.
D'après la communication du Dr P. Brugada (centre cardio-vasculaire, hôpital OLV, Aalst, Belgique).
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