Suvimax commence à livrer ses secrets

Publié le 12/06/2003
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Les données descriptives, disponibles en amont des résultats définitifs de Suvimax (que « le Quotidien » rapportera le 23 juin), permettent de savoir plus précisément comment mangent les Français.

Premier constat : les habitudes alimentaires sont différentes chez les hommes et chez les femmes, ces dernières ayant une alimentation plus proche des recommandations que la gent masculine.
Globalement, les hommes mangent de tout et en plus grande quantité que les femmes. Surtout, ils ont un penchant plus marqué pour la viande, la charcuterie, la volaille, le fromage, les pommes de terre, le pain, le riz ou les pâtes, et aussi les légumes secs, le sucre et les sodas ; ils mangent 20 % de matières grasses de plus et boivent davantage d'alcool (2,5 fois plus de vin et 4 fois plus de bière).
Les femmes consomment davantage de yaourts, de légumes (+ 25%) et beaucoup plus de soupes ; elles boivent deux fois plus de thé.
Si bien que l'apport énergétique quotidien des hommes est nettement supérieur à celui des femmes : 2 307 kcal/j contre 1 684 kcal/j au début de l'étude et 2 196 kcal/j contre 1 570 kcal/j à la fin. La surveillance des bilans alimentaires sur les huit années a mis en évidence une légère diminution des apports énergétiques quotidiens.

On mange moins gras

Cette baisse touche surtout la consommation de lipides, qui a diminué en huit ans. Tous les types d'acides gras sont concernés, si bien que la proportion de graisses saturées (AGS), mono-insaturées (AGMI) et poly-insaturées (AGPI) reste déséquilibrée ; avec trop d'AGS (46 % au lieu des 25 % souhaités), pas assez d'AGMI (38 % au lieu de 50 %) ni d'AGPI (16 % contre 25 %).
La contribution des protéines à l'apport énergétique quotidien reste stable ; celle des glucides augmente légèrement, alors que les apports en valeur absolue ne changent pas. Enfin, la consommation de fibres n'a pas varié pendant la durée de l'étude.
A côté des données sur l'évolution des consommations, on dispose aussi de quelques informations sur l'évolution des marqueurs de santé des suvimaxiens comme l'IMC (indice de masse corporelle), la pression artérielle, les taux plasmatiques de lipides et de sucre.
La différence de comportement alimentaire en fonction du sexe se traduit par une prévalence beaucoup plus élevée du surpoids chez l'homme (45 % des 45-60 ans ont un IMC entre 25 et 30 kg/m2) que chez la femme (18 % des 35-60 ans). Soixante et onze pour cent des femmes ont un poids idéal. Au début de l'étude, 8,7 % des hommes de 45-60 ans étaient obèses (IMC > 30 kg/m2) et 7 % des femmes de 35 à 60 ans. Huit ans après, les auteurs ont retrouvé 12 % d'hommes obèses et 8,8 % de femmes obèses. Il faut cependant nuancer la progression de l'obésité entre le début et la fin de l'étude, qui peut être en partie due au vieillissement des suvimaxiens.
En ce qui concerne les autres marqueurs de santé, l'évolution est plutôt satisfaisante.

L'impact positif du suivi médical

La fréquence de l'HTA n'a pas augmenté au cours de l'étude, malgré l'avancée en âge des suvimaxiens ; cela peut s'expliquer par la prise en charge des hypertendus dépistés au cours des bilans de surveillance. De même, la cholestérolémie moyenne et la fréquence des hypercholestérolémies ont diminué durant les huit ans, cela également en dépit du vieillissement de la population. Enfin, la glycémie moyenne et la fréquence des hyperglycémies ont baissé au cours de l'étude (avec une meilleure prise en charge). Les hyperglycémies sont fréquentes chez les hommes, chez les ouvriers et dans le Nord-Est de la France.
La conclusion que l'on peut déjà tirer de ces résultats préliminaires est l'impact positif d'une surveillance régulière d'une population donnée. Il est par ailleurs très probable que le seul fait de remplir des questionnaires alimentaires régulièrement ait rendu les suvimaxiens plus attentifs à leur alimentation. Enfin, le volontariat d'une telle étude introduit un biais de recrutement. Autant de paramètres qui rendent plus intéressante encore la levée du double aveugle qui permettra d'évaluer l'impact des antioxydants sur la santé.

Dr Denise CARO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7352