Bien manger pour mieux vieillir ?

Suvimax 2 mène l'enquête

Publié le 14/01/2008
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SUVIMAX, une étude de cohorte sans précédent, visait à évaluer l'effet d'une supplémentation quotidienne en anti-oxydants et vitamines à doses nutritionnelles (bêta-carotène 6 mg, vitamine C 120 mg, vitamine E 30 mg, sélénium 100 mg, zinc 20 mg) sur la réduction du risque de cancer et de maladies cardio-vasculaires. Les données recueillies concernaient 13 017 sujets, des volontaires (femmes âgées de 35 à 60 ans, hommes de 45 à 60 ans), qui ont reçu pendant huit ans, en double aveugle, soit la supplémentation vitaminique sous forme de capsules, soit un placebo

L'analyse des données a mis en évidence une réduction de 31 % du risque de cancer et de 37 % de la mortalité chez les hommes qui ont reçu les anti-oxydants et les vitamines.

Suivis depuis treize ans.

Depuis 1994, les volontaires de la cohorte ont été surveillés au moyen de questionnaires thématiques réguliers et de bilans de santé annuels, alternant examen clinique et examens biologiques. Des questionnaires alimentaires réguliers, envoyés par voie postale, ont permis de constituer une base de données très importante sur l'alimentation.

Grâce aux données récoltées depuis treize ans, dans le cadre de la cohorte Suvimax, et à de nouveaux bilans de santé réalisés à l'hôpital, la qualité du vieillissement de cette population va pouvoir être évaluée au travers d'un indicateur global construit à partir des différents composants déterminant le vieillissement réussi : état cognitif, humeur, troubles sensoriels, état osseux, mobilité et performance…

Le vieillissement est un processus inéluctable complexe, multifactoriel et progressif impliquant des modifications physiques, biologiques, neuropsychiques et sociales. L'identification des facteurs environnementaux, tels les facteurs nutritionnels, susceptibles d'intervenir dans le maintien des performances fonctionnelles et dans la prévention de maladies liées à l'âge, est un axe important de recherche pour proposer les recommandations visant à optimiser l'état de santé des sujets âgés.

C'est l'objectif de Suvimax 2, étude coordonnée par les Drs Hercberg, Pilar Galan et Emmanuelle Kesse, de l'unité 557 INSERM, en collaboration avec le Pr Claude Jeandel et le Collège national des enseignants en gériatrie.

Suvimax 2 porte sur 7 000 sujets de la cohorte initiale (3 500 hommes et 3 500 femmes) âgés de 55 à 72 ans pour lesquels des données précises ont été recueillies depuis 1994 : alimentation, activité physique, état de santé, qualité de vie, nombreuses données cliniques et biologiques.

L'objectif principal de ce second volet est d'étudier l'impact des habitudes alimentaires et de l'état nutritionnel sur la qualité globale du vieillissement évaluée dix à douze ans plus tard.

En pratique, le suivi des sujets de l'étude se fait à partir de questionnaires remplis régulièrement et des bilans de santé standardisés réalisés dans des centres gériatriques tous les quatre ans.

Les données sur la consommation alimentaire sont recueillies tous les ans au moyens d'un questionnaire spécifiquement mis au point, les apports nutritionnels seront calculés précisément par les chercheurs de l'INSERM.

Les questionnaires recensent également les données sur les habitudes de vies (consommation de tabac, activités pratiquées, réseau social, niveau d'études, profession exercée), les prises de médicaments, les antécédents médicaux personnels et familiaux.

Les participants sont convoqués depuis février 2007, dans un des 72 centres hospitaliers partenaires du projet pour une consultation en hôpital de jour.

Premiers résultats en 2009.

Au cours de cette consultation gériatrique, un bilan complet de l'état de santé est réalisé afin d'évaluer les grandes composantes : l'état nutritionnel, les fonctions cognitives, l'humeur, l'état clinique, les fonctions visuelles et auditives, l'état locomoteur, l'équilibre postural et le risque de fracture ostéoporotique. Un bilan neuropsychologique, réalisé systématiquement chez les sujets de plus de 65 ans, permettra de dépister des signes précoces du vieillissement cérébral. Un prélèvement sanguin sera effectué lors de la consultation gériatrique afin de constituer une banque biologique.

La fin des bilans gériatriques est prévue en avril 2008, celle des bilans neuropsychiques en octobre 2008 et celle des analyses biologiques en novembre 2008.

Les premiers résultats issus des données de Suvimax 2 sont attendus pour 2009.

La surveillance des sujets se poursuit par questionnaires (état de santé, alimentation, qualité de vie…) chaque année de 2007 à 2010 et des bilans de santé sont prévus en 2011-2012 pour évaluer l'effet prolongé de l'alimentation sur le vieillissement.

L'étude Suvimax 2 est financée par l'ANR (Agence nationale de la recherche), l'INSERM et la Direction générale de la santé et bénéficie d'un soutien financier du groupe Médéric et des Laboratoires Pierre Fabre et IPSEN.

> Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8289