« THE HOUSEMAID » fait partie de ces œuvres dont il serait coupable de résumer le sujet et dont il est donc difficile de parler, alors qu’il faudrait donner envie d’aller le voir. On peut indiquer que c’est une réinterprétation du chef-d’œuvre du même nom de Kim Ki-young réalisé en 1960, mais on n’est guère avancé, car rares doivent être ceux qui ont vu ce dernier.
Ce qu’on peut dire alors : Im Sang-soo est un réalisateur inspiré, comme en témoignent « Une femme coréenne » et « The President’s Last Bang ». L’héroïne, une jeune femme de chambre engagée dans une riche famille bourgeoise, est jouée par Jeon Do-youn, prix d’interprétation à Cannes pour « Secret Sunshine », de Lee Chang-dong. Elle est ici à la fois innocente et troublante, menacée et inquiétante. Il est question de séduction et de sexe, de mépris des maîtres pour celles qui les servent, et aussi de maternité.
Im Sang-soo utilise avec une rare maîtrise, comme un peintre, les décors de la maison luxueuse, avec une palette au noir et blanc sublimé et aux couleurs contrastées. Ses images sont souvent frappantes. Son art de la mise en scène, qui joue avec le baroque, est aussi maîtrisé qu’original.
Selon le cinéaste, l’enjeu le plus important du film est de décrire les superriches, « ces gens qui vivent derrière un mur, isolés du reste de la société, protégés par un culte du secret, mais qui sont les vrais dirigeants de la Corée d’aujourd’hui ». Il a voulu, comme dans ses précédentes réalisations, observer ses personnages à la manière d’un anthropologue. Mais quand le film est sorti en Corée, il a préféré « en parler comme d’un simple "suspense érotique". Parce que sinon, les gens n’y seraient pas allés ! ». Quel que soit le motif, courez-y !
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