«LA NETTE AUGMENTATION de la prévalence (elle a doublé en dix ans) des allergies dites respiratoires est à mettre en relation avec l'environnement des espaces intérieurs.» Partant de ce constat, le Dr Djamila Benkaci, médecin produit chez UCB, souhaite mettre en lumière une réalité encore mal cernée. Il n'existe pas de réglementation pour ces espaces de vie privée et professionnelle, hormis concernant les fameuses pollutions au plomb et à l'amiante. Il en résulte que la qualité de l'air intérieur est «plus mauvaise que celle de l'air extérieur» et que la population en est peu ou mal informée.
D'après les résultats d'une enquête TNS Healthcare, à la demande d'UCB, sur le thème des « Nouvelles allergies », réalisée auprès d'un panel de 1 011 personnes âgées de 15 ans et plus, 27 % des Français estiment que l'air intérieur de leur habitation est meilleur que l'air extérieur. En outre, si 80 % des personnes interrogées conçoivent que «la qualité de l'air intérieur peut avoir un impact sur leur santé», elles sont 14 % à déclarer n'avoir aucun polluant chimique chez elles… et 11 %, à les confondre avec des sources de pollution non chimiques, telles que les acariens, les plantes ou les animaux domestiques.
« On s'empoisonne donc lentement ».
Les sources de pollution de l'air intérieur semblent aussi variées qu'il y a de meubles, d'objets de décoration, de produits en tout genre pour la maison. Au premier plan des polluants au pouvoir irritant, voire cancérogène, plusieurs centaines de composés chimiques présents à des concentrations très variables qui se mêlent à l'air intérieur : éthers de glycol (feutres, peinture, produits de nettoyage…), COV (composés organiques volatiles), tel le formaldéhyde (colles, vernis, tabac…), qui s'évaporent à température ambiante et diffusent dans l'air, ou encore le toluène et les phtalates des revêtements plastiques – «utilisés pour recouvrir le sol des maternelles», fait remarquer le Dr Christine Bertin, allergologue. Les biocontaminants ne sont pas en reste : acariens, moisissures, blattes sont responsables de maladies allergiques chez 15 à 20 % de la population.
« Ça sent le neuf = formaldéhyde ».
Ces facteurs de risque ne sont que trop peu identifiés par une population dans laquelle les « nouvelles allergies » sont en augmentation. Le cédérom interactif, réalisé par un groupe d'experts, modélise ainsi une maison, en délivrant consignes et informations quant aux diverses sources de pollutions à son domicile. Une simulation d'aménagement d'une pièce vide permet également de voir estimée la qualité de l'air de ladite pièce. Un outil dont les médecins pourraient se servir pour informer certains de leurs patients, comme dans le cas de futurs jeunes parents, que le Dr Bertin invite notamment et avec insistance «à ne pas meubler ni repeindre la chambre de l'enfant au dernier moment». Face à un environnement qui, chargé en composés toxiques, libère pendant toute sa durée de vie des doses chaque fois plus faibles, la principale consigne est d'aérer tous les jours et encore plus lors de tâches ménagères ou de bricolage.
Réglementation.
Les études sur les nocivités de ces composés présents dans l'environnement fermé des habitations sont à la fois récentes et compliquées à mener, «les composés pouvant, par exemple, interagir entre eux et en donner de nouveaux», comme l'explique le Dr Ebbo, ORL à l'hôpital Saint-Joseph. Néanmoins, tout porte à croire qu'une réglementation de qualité de l'air intérieur verra le jour dans les années à venir. «Déjà, l'UE a émis des recommandations sur les phtalates, et il est prévu par le plan national Santé et Environnement que, en 2010, la moitié des matériaux de construction devraient avoir unétiquetage qualité. C'est un début de sensibilisation de la population», souligne le Dr Bertin.
* Sur demande écrite : UCB Pharma, 21, rue de Neuilly, 92003 Nanterre.
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