LE 14 NOVEMBRE est le jour de la naissance de Frederick Bantin, à l'origine, avec Charles Best, de l'idée qui a débouché sur la découverte de l'insuline, en octobre 1921. C'est aussi la date choisie pour la Journée mondiale du diabète, célébrée depuis 1991 à l'initiative de la Fédération internationale du diabète (IDF)* avec le soutien de l'OMS. Thème 2004 : lutter contre l'obésité pour prévenir le diabète.
On recense quelque 200 millions de diabétiques dans le monde - 370 millions en 2030 -, dont la majorité touché par le diabète de type 2. Et jusqu'à 1,7 milliard de personnes sont déjà à risque accru de maladies liées au poids, telles que diabète et pathologies cardiaques. Le surpoids et l'obésité touchent de plus en plus les adolescents et les enfants, chez qui on diagnostique maintenant cette maladie jusqu'alors observée essentiellement chez les adultes vieillissants.
Le surpoids et l'obésité étant les principaux facteurs de risque du diabète de type 2 que l'on peut modifier, le message de la journée mondiale est simple : il faut changer nos habitudes alimentaires et avoir une plus grande activité physique. La moitié au moins des diabètes de type 2 pourraient être évités si l'on empêchait les adultes de prendre du poids.
Mais les actions individuelles, note l'IDF, ne sont pas suffisantes pour stopper l'épidémie. Il faut un effort concerté des professionnels de santé, des politiques et du secteur privé pour réduire le niveau de risque. La Journée mondiale est l'occasion idéale pour informer et sensibiliser tous ceux qui sont concernés, c'est-à-dire chacun d'entre nous.
Deux millions de Français.
En France, on compte déjà plus de 2 millions de malades, dont 85-90 % atteints de diabète de type 2, et il y aurait entre 300 000 et 500 000 diabétiques qui s'ignorent. L'épidémie n'est pas près de diminuer compte tenu du vieillissement de la population et de la progression de l'obésité (plus de 6 % par an) : 30 % des Français sont en surpoids et 11 % sont obèses. L'un des buts du Plan national nutrition santé lancé par le ministère de la Santé est précisément de prévenir le diabète.
Différentes manifestations accompagnent la Journée mondiale. L'Association française des diabétiques (AFD) organise du 12 au 14 novembre à Paris le Salon du diabète**. Une trentaine d'exposants, des conférences médicales, des ateliers interactifs permettront aux visiteurs de s'informer sur les risques et les traitements. L'AFD remettra à cette occasion des bourses, d'un montant de 303 000 euros au total, à des chercheurs en diabétologie. On pourra voir aussi au salon une exposition de photographies accompagnées de témoignages sonores de personnes diabétiques, « Portraits sucrés »*** (organisée par Novo Nordisk).
Autre temps fort : la Marche internationale contre le diabète (Walkathon), organisée dimanche dans 40 pays, à 10 heures GMT, par la World Diabetes Foundation avec le soutien de Novo Nordisk, pour montrer que la marche est facile à pratiquer. Chacun peut organiser sa marche de trente minutes ou se joindre à une marche prévue (site www.worddiabetesfoundation.org). Les organisateurs espèrent battre le record mondial de 77 600 participants en mai 2000 à Singapour.
Les pharmaciens (Pharma Référence, Giropharm, Ifmo, Pharmactiv, Giphar) participent aussi largement à la sensibilisation, en distribuant des brochures et certains en effectuant des tests de dépistage.
Les médecins sont pour leur part invités à participer aux deux journées de dépistage du risque podologique des personnes diabétiques organisées lundi et mardi (voir encadré).
* www.idf.org.
** Maison de la mutualité. Renseignements : tél. 01.40.09.68.57, www.afd.asso.fr.
*** Photos de Thierry Colin, réalisations sonores de Gaël Gillon. L'exposition sera ensuite présentée en province.
Les médecins dépistent le risque podologique
L'Association nationale de coordination des réseaux diabète (Ancred) organise les 15 et 16 novembre, avec la collaboration d'associations (AFD, Alfediam, Fenarediam) et de la Fédération nationale des podologues, deux journées de dépistage du risque podologique des diabétiques.
Tous les médecins généralistes et diabétologues sont invités à y participer. Ils sont invités à dépister le risque de lésion des pieds chez les diabétiques consultant pendant ces deux jours grâce à des gestes simples : le test de la sensibilité plantaire avec un monofilament de 10 g, la palpation des pouls distaux, la recherche d'une déformation des pieds. Ils devront ensuite noter le risque de 0 à 3 selon la Classification internationale du pied diabétique et inscrire les résultats sur une fiche de recueil adressée à l'Ancred ou à un des 41 réseaux diabète participants. Le protocole de dépistage et la fiche de recueil peuvent être téléchargés sur le site www.ancred.org.
Le dépistage systématique permettrait de mettre en œuvre une prévention graduée et de réduire le nombre de patients souffrant de lésions ou devant être amputés.
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