La revue « Science » publie aujourd'hui un article qui bouleverse les idées reçues sur le clonage reproductif chez l'animal. Le travail de six équipes américaines a permis d'augmenter considérablement son taux de réussite, grâce à une amélioration de la technique de transfert nucléaire.
Dans l'expérience en question, 24 des 30 veaux clonés parvenus au terme de la gestation ont survécu à leur naissance. Mieux, tous semblent vigoureux et en bonne santé, une à quatre années plus tard. Défenses immunitaires normales, composition du sang et des urines normale, organes normaux, génome normal, comportement social normal, etc. Seules quelques manifestations d'hypertension et d'insuffisance respiratoire peuvent survenir à la naissance. De quoi encourager les partisans du clonage humain, l'obstacle du risque létal semblant dépassé.
Il convient toutefois de relativiser ces chiffres et de replacer le taux respectable de 80 % de réussite dans son contexte.
La première étape in vivo a dû être réalisée de nombreuses fois : près de 500 blastocystes ont été transférés dans l'utérus de 247 vaches. Seulement 110 d'entre eux ont réussi à se nider dans l'endomètre. Plus des deux tiers des 110 embryons n'ont pu parvenir à terme, 80 vaches ayant avorté. Seulement 30 veaux sont nés, dont 6 sont morts dans les jours suivants des suites de problèmes cardio-pulmonaires pour la plupart.
Donc, au final, 24 veaux (devenus aujourd'hui des vaches) sont vivants et en pleine forme. C'est beaucoup, mais rapportés aux 500 blastocystes de départ, ça reste somme toute assez peu. Le « rendement » de l'essai devra sans doute encore s'améliorer avant que ne puisse être envisagée une application à l'homme.
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