D'après l'atlas du diabète 2003 publié lors de ce congrès 5,1 % de la population mondiale souffre de diabète, ce pourcentage devrait atteindre 6,5 en 2025. La progression attendue en Europe est la plus faible du monde : + de 16 % comparée à +59 % en Amérique du Nord et + 88 à + 98 % en Amérique du Sud, en Chine et en Afrique.
Dans pratiquement tous les pays du monde, la prévalence du diabète augmente parallèlement à celle du prédiabète (glycémie à jeun comprise entre 1,10 g/l et 1,26 g/l ou glycémie postprandiale entre 1,40 et 2 g/l).
On estime qu'actuellement 314 millions de personnes sont atteintes de prédiabète (8,2 % de la population mondiale) et que ce chiffre devrait approcher 472 millions en 2025. A dix ans, un état de prédiabète évolue vers le diabète dans un tiers des cas, se normalise dans un autre tiers et se stabilise dans le dernier tiers.
Dans les pays occidentaux, 90 % des cas de diabète sont attribuables à une prise de poids, essentiellement dans la tranche d'âge 40-59 ans.
Les femmes sont plus nombreuses à être diabétiques (+10 %) ou prédiabétiques (+20 %).¶
De plus en plus d'enfants
Pour le Pr Pierre Lefebvre, président élu de l'IDF, « d'ici une dizaine d'années, il y aura plus d'enfants diabétiques de type 2 que de type 1. Ces enfants souffriront 20 à 30 ans plus tard des complications liées à la macro et micro angiopathie diabétique ».
Ses propos ont malheureusement été confirmés par de nombreuses communications sur le thème du diabète de type 2 de l'enfant à travers le monde. Au précédent congrès de l'IDF il y a trois ans, ce thème n'avait pas été abordé.
L'épidémie ne concerne pas que les pays occidentaux, on l'observe également en Inde. Il existe des antécédents de diabète chez près de 90 % des enfants, la majorité d'entre eux bénéficient d'un traitement oral. Ces enfants sont plus gros que les témoins, ont une pression artérielle plus élevée, un tour de taille plus important, ainsi qu'une élévation des triglycérides et une diminution du cholestérol HDL.
Dans une étude vénézuélienne, l'IMC est fortement relié aux risques de diabète avec une augmentation sensible de la prévalence de l'intolérance au glucose chez les jeunes patients obèses.
On pourrait multiplier les exemples. Le diabète de type 2 représente actuellement 0,5 % (suède) à 3 % (Allemagne) des cas de diabète de l'enfant selon les études.
On connaît la « recette » pour éviter la catastrophe : modifier le mode de vie conduisant à la sédentarité et à l'obésité. Pour Sir Alberti, président de l'IDF, il est urgent que les gouvernements prennent conscience du phénomène. Modifier son mode de vie est particulièrement efficace dans la lutte contre l'excès de poids et donc le diabète. Une étude finlandaise et l'étude DPP l'ont largement démontré. Le risque de diabète diminue de moitié avec une perte de 7 % du poids corporel. Le mieux serait d'éviter la prise excessive de poids. Lorsque le surpoids est installé, il n'est pas trop tard. Dans l'étude Xendos, un traitement par orlistat pendant quatre ans permet une réduction de 37 % de l'incidence du diabète chez des adultes obèses non prédiabétiques (pour 80 % d'entre eux), en comparaison à un groupe traité par régime seul.
Le problème de la prévention primaire dépasse largement le cadre médical. Par contre pour le Pr Alberti, il est du devoir de chaque médecin de dépister et de traiter les excès pondéraux de l'enfant et l'adulte.
D'après les communications de : Tandon (New Delhi)., L. Trifone (Buenos Aires) I. Zachrisson (Stockholm) ; Holl (Ulm) ; Velasquez (Memphis Etats-Unis) ; G. Burghen (Memphis). S. Alberti (Président de L'IDF) ; P.Lefebvre (Liege)
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