Sûreté nucléaire : il faut relever le niveau d’exigence

Publié le 17/11/2011
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Crédit photo : © KIPA

À la suite de l’accident de Fukushima, des tests de résistance ont été lancés à l’échelle européenne et le Premier ministre français a demandé des rapports d’évaluation complémentaire de sûreté. Les exploitants les ont fournis à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a réalisé une expertise, dont les conclusions, contenues dans un rapport de 500 pages, ont été rendues publiques ce jeudi (www.irsn.fr).

La première conclusion est que les installations dont l’exploitation est autorisée en France « peuvent être légitimement considérées comme sûres ». Peu d’entre elles s’écartent des normes et, quand c’est le cas, des actions correctives sont déjà en cours et seront accélérées.

Mais l’évolution des connaissances, en particulier sur les conséquences des séismes, conduit, souligne l’IRSN, à réexaminer certaines exigences. Il faut envisager le comportement des installations nucléaires en cas de catastrophe naturelle extrême, « car, en l’état, cela pourrait avoir des conséquences inéluctables, avec à terme la fusion du cœur et des rejets radioactifs ». Il faut, entre autres, se pencher sur les règles de détermination de l’aléa sismique et d’inondation à retenir pour le dimensionnement, sur la protection des installations contre les incendies ou encore sur la possibilité de perte de sources d’énergie ou de refroidissement de longue durée et pouvant affecter plusieurs installations d’un même site.

Noyau dur.

Le rapport de l’IRSN propose d’instaurer un niveau supplémentaire d’exigence de sûreté. À savoir la mise en place d’une meilleure protection du « noyau dur » constitué par les structures et équipements assurant les fonctions vitales permettant de maîtriser les principales fonctions de sûreté.

En ce qui concerne l’EPR de Flamanville, dans la Manche, en cours de construction, l’IRSN estime qu’il est mieux protégé vis-à-vis des agressions externes, telles que séisme ou inondation, que les réacteurs actuellement en exploitation, car il a « bénéficié dès sa conception de dispositions supplémentaires ». Les sites nucléaires de Gravelines (Nord), de Saint-Alban (Isère) et du Tricastin devraient en revanche prendre en compte « de façon prioritaire » les « phénomènes dangereux » liés à la présence à proximité d’installations à risques (usines chimiques, transports de produits explosifs...).

Le rapport laisse évidemment dubitatifs les écologistes, dans le contexte du débat sur l’arrêt du nucléaire et des difficiles négociations entre PS et Verts. Ce dernier prévoit la fermeture de 24 réacteurs d’ici à 2025. Les plus vieux auront alors entre 43 et 48 ans mais EDF veut obtenir pour ses centrales des prolongations jusqu’à 60 ans.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr