LE CLIMAT de tension qui pèse sur les négociations conventionnelles entre les syndicats signataires et l'assurance-maladie apporte du grain à moudre aux opposants, dont le discours se veut de plus en plus critique et offensif à quelques mois du scrutin professionnel pour le renouvellement des unions régionales de médecins libéraux (Urml).
Le Dr Pierre Costes, président de MG-France, constate « une nouvelle fois » que les signataires « s'intéressent uniquement aux spécialistes correspondants ». « Les avenants qui viennent d'être signés (accès spécifique des psychiatres, majoration d'urgence applicable par les médecins spécialistes...), affirme-t-il, illustrent jusqu'à la caricature la préoccupation exclusive des signataires pour la médecine spécialisée. » Et d'affirmer que « pour les spécialistes, les revalorisations sont accordées d'emblée » contrairement aux généralistes « dont l'évolution des tarifs reste conditionnée aux résultats de la maîtrise selon le feuilleton de la carotte et du bâton... ». « Avec cette convention, c'est toujours deux poids, deux mesures », résume-t-il. Imaginatif, le Dr Costes va jusqu'à dénoncer par avance le scénario conventionnel qu'il voit venir pour les généralistes. « Une aumône de 1 euro sur le C pour avril 2006 et 1 euro en fin d'année avec un nouveau plan de maîtrise ne changera pas la donne pour les médecins généralistes. Je répète qu'il faut investir 25 % de plus sur les soins primaires. » Jugeant que « la convention pour les médecins traitants reste à écrire », il appelle plus que jamais les médecins généralistes à « s'exprimer clairement » lors des prochaines élections aux unions régionales de médecins libéraux, sans doute en mai 2006. « Que la Csmf et le SML soient arc-boutés sur la défense des spécialistes correspondants, c'est logique et légitime, martèle-t-il déjà en campagne . Mais qu'ils laissent tomber la médecine générale ou envisagent pour elle une aumône, ce n'est pas acceptable. »
Autre organisation non signataire de la convention, la FMF n'est pas en reste dans la critique. « Ils (les partenaires conventionnels) sont sur une mauvaise pente qui conduit droit dans le mur, ou du moins à de graves déconvenues pour les médecins libéraux », lance-t-il. « Je continue de refuser cette logique folle qui conditionne mécaniquement les revalorisations aux économies réalisées, s'emporte le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF. La valeur des honoraires est déconnectée de la réalité, les actes sont sous-payés et l'impasse actuelle dans la négociation tarifaire est la triste illustration de ce que je dénonce depuis longtemps. »
« Très inquiet », il souligne la situation de plusieurs spécialités dont les revenus subissent une « baisse conséquente » avec les nouveaux parcours de soins et le « blocage intolérable » sur la création du secteur optionnel (en tarifs opposables mais avec des dépassements négociés avec l'assurance-maladie et les complémentaires). « Sur les questions essentielles, on est très très loin du bon chemin... »
Surenchère critique chez les opposants
Publié le 21/12/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7869
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