SI VOUS PASSEZ en Beaujolais, allez donc rendre visite à Claude Bernard chez lui, à Châtenay. Dans la modeste métairie où il naquit et dans la maison de maître attenante qu'il acquit en 1860.
Il y revint régulièrement à l'époque des vendanges.
Le musée est installé dans la maison principale, sobre et harmonieuse bâtisse de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Rachetée comme la maison natale par la fondation Marcel-Mérieux en 1957-1961, elle est devenue la propriété de la communauté de communes Beaujolais-Vauxonne.
À Châtenay, Claude Bernard continuait ses expériences, et le matériel de laboratoire en témoigne. On retrouve aussi, dans cette première salle, des éléments biographiques, le souvenir du petit préparateur du pharmacien Millet à Vaise, les débuts littéraires du jeune Bernard, avec la tragédie romantique « Arthur de Bretagne », etc. Au deuxième étage, sa chambre et l'évocation de ses travaux sur la fonction glycogénique du foie, les poisons, l'action vasomotrice du grand sympathique. Une place parti-culière est faite à Mme Raffalovitch, femme belle et riche, mère de famille comblée, qui apporta beaucoup de réconfort moral au savant, et entretint avec lui une fructueuse correspondance (500 lettres conservées à l'Institut de France).
À l'arrière, la maison natale est plus intime encore, avec le mobilier d'époque qui a été reconstitué. Une visite qui permet d'« expérimenter » Claude Bernard.
Pasteur à Arbois.
Tout comme à Arbois, l'on fera l'expérience de Pasteur.
Louis Pasteur est né à Dole, où l'on peut encore voir sa demeure natale, mais c'est à Arbois qu'il aimait à revenir, dans la maison où son tanneur de père avait transféré ses activités en 1827.
À la mort de son père, Pasteur hérite du petit logement de ce dernier, qu'il fera agrandir. Puis il récupère, à la mort de sa soeur, l'ensemble de la maison, et y viendra désormais passer tous les étés. Il y adjoindra la maison voisine, pour la transformer en laboratoire.
Aujourd'hui propriété de l'Académie des sciences, cette demeure bourgeoise, que le savant appelait «mon château de la Cuisance» (nom de la rivière qui coule à ses pieds), a été restaurée en 1995 à l'occasion du centenaire de la mort du savant. Papiers peints, linoléum et mobilier, tout a été remis en état, et l'on y retrouve l'atmosphère pastorienne, faite de travail et de simplicité familiale.
Une étape sur la route du pic du Midi.
Il a fallu le transfert des cendres de Dominique Larrey aux Invalides, en 1992, pour que Baudéan, village de la vallée du Haut-Adour, près de Bagnères-de-Bigorre, étape sur la route du pic du Midi, s'occupe enfin sérieusement de son « grand homme », qui y naquit en 1766. L'association des Amis du baron Larrey s'est constituée, avec pour objectif de transformer en musée sa maison natale, ancienne école du village appartenant à la mairie.
Voici donc le baron Larrey dans ses murs, qu'il quitta très jeune et à pied pour faire ses études de médecine à Toulouse grâce à la protection d'un oncle, chirurgien en chef de l'hôpital de la Grave. À Baudéan, il ne reviendra que trois fois.
Le musée regroupe des ouvrages du Dr Larrey, inventeur des ambulances volantes, une trousse de trépanation, ainsi que de nombreuses reproductions et copies. Une série de panneaux et une animation audiovisuelle retracent son parcours, notamment au cours des différentes campagnes napoléoniennes. En vingt-huit ans de service, Larrey participa à 40 batailles et 200 combats.
Le Dr Georges Clemenceau.
Le musée national des Deux Victoires a été créé en 1959 pour mettre en parallèle les destins de Georges Clemenceau (1841-1929) et de Jean de Lattre de Tassigny (1889-1952), tous deux enfants du bocage vendéen : leur naissance à Mouilleron-en-Pareds, leur rôle dans les deux guerres mondiales, le fait qu'ils aient signé au nom de la France lors des « deux victoires » mettant fin aux deux conflits mondiaux, la même reconnaissance et le même hommage de la France : «A bien mérité de la patrie.»
Le musée, rénové en 1998, est installé dans la maison natale du maréchal de Lattre, et non dans celle toute proche de Georges Clemenceau, rue de la Chapelle, qui était celle de ses grands-parents et ne se visite pas.
Le musée rassemble des objets personnels, des documents, des gravures et photographies évoquant la vie des deux hommes. C'est ainsi que le visiteur apprend – c'est en général une découverte – que la première vocation du « Tigre » était la médecine. Bachelier ès lettres et ès sciences, il entre en 1859 à l'école préparatoire de médecine. Il est interne aux hôpitaux de Nantes. Mais en 1861, on le retrouve étudiant révolutionnaire à Paris, où il fonde le journal « le Travail ». Un passage en prison, la création d'un nouveau journal en 1862 ne l'empêchent pas de devenir docteur en médecine de la faculté de Paris en 1865. Il embarque aussitôt après pour les États-Unis, dont il revient en 1869, marié. Sa carrière politique débute le 5 novembre 1870, lorsqu'il est élu maire de la commune de Montmartre. S'il n'exerça pas la médecine, du moins se préoccupa-t-il de santé publique et d'hygiène. Et devint membre de l'Académie de médecine.
– Musée Claude-Bernard, Châtenay, 69640 Saint-Julien-en-Beaujolais. Tél. 04.74.67.51.44.
– Maison de Louis Pasteur, 83, rue de Courcelles, 39600 Arbois. Tél. 03.84.66.11.72, fax 03.84.66.12.85, maisondelouispasteur@wanadoo.fr.
– Maison natale de Dominique Larrey, 11, rue Dominique-Larrey, 65710 Baudéan. Tél. 05.62.91.68.96.
– Musée national des Deux Victoires Clemenceau-de Lattre, 1, rue Plante-Choux, 85390 Mouilleron-en-Pareds. Tél. 02.51.00.31.49. À compléter par la visite du musée Georges-Clemenceau, à Paris.
Les musées de médecine sur quotimed.com
On trouve en France un riche patrimoine médical et hospitalier, qui commence à être mis en valeur, mais reste encore largement méconnu. À l'exception du fameux et très visité hôtel-Dieu de Beaune.
C'est pour le faire mieux connaître que quotimed.com vient de mettre en ligne une nouvelle rubrique sur les « Musées de médecine », qui se complétera au fil des mois. Vous y trouverez de nombreuses idées pour vous arrêter sur la route des vacances ou pour organiser une visite privée à l'occasion d'une réunion de médecins. Avec tous les détails pratiques mis à jour (horaires, téléphone, e-mail, site Web), y compris sur les maisons de médecins de cet article.
Cliquez sur « Musées de médecine » dans la rubrique « Quotimed+ » (colonne de droite de la page d'accueil).
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