LES MEDECINS libéraux de l'Hexagone n'avaient pas l'oreille collée au transistor vendredi.
Une grande partie a toutefois suivi les tractations de Jouy-en-Josas, attendant notamment de connaître les conditions du nouveau parcours de soins. Tous espéraient que sa mise en place déboucherait sur des revalorisations d'honoraires, attendues par certains spécialistes depuis plus de dix ans. Alors qu'un accord semblait compromis en milieu d'après-midi et que plusieurs syndicats de médecins brandissaient la menace d'une « rupture » des négociations avec l'assurance-maladie, quelques médecins libéraux acceptaient, entre deux consultations, de confier leurs attentes et leurs doutes.
Le Dr Jean-Philippe Brugniaux était persuadé qu'aucun accord ne serait signé à l'issue de la journée de négociations. Le généraliste parisien, membre de la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf), regrettait que tous les décrets de la réforme de l'assurance-maladie n'aient pas été connus avant le début des négociations. « Nous sommes dans le flou le plus complet, ce qui doit compliquer les discussions », avançait-il.
Depuis plusieurs semaines, le Dr Chantal Loescher, psychiatre à Colmar, suit également les débats sur la convention dans la presse médicale. Vendredi, elle s'inquiétait de la mise en place du nouveau parcours de soins, ignorant si « le psychiatre fera[it] partie des spécialistes qui pourront être consultés en accès direct ». Elle redoutait surtout d'être soumise à davantage de contraintes, du fait notamment de l'obligation de remplir le dossier médical personnel en 2007. « Je ne veux pas être obligée de mentionner dans le DMP de mes patients leurs antécédents psychiatriques », confiait-t-elle. Comme beaucoup de ses confrères, la spécialiste alsacienne dit attendre maintenant « les avis de son syndicat ».
A Essey-lès-Nancy, le Dr Gérard Beley était pour sa part plutôt confiant sur l'issue des négociations conventionnelles. « A priori, ce sera du donnant-donnant entre les médecins et les caisses », croyait savoir le pédiatre lorrain, qui se réjouissait de ce que le recours direct à sa profession n'eût pas été compromis. Il s'interrogeait cependant sur une éventuelle autre forme de revalorisation pour les pédiatres. A Aix-en-Provence, le Dr Mireille Deubel se montrait beaucoup plus inquiète. : « Je ne sais pas ce qui se dit mais je sais que je suis toujours aux tarifs de 1994 », s'insurgeait l'ophtamologiste, installée en secteur 1 depuis 1977. Le Dr Deubel s'associera d'ailleurs au mouvement de grève des médecins spécialistes libéraux. Son cabinet sera fermé pendant toute la semaine prochaine. « Je crains que les négociations n'aboutissent à une baisse déguisée des honoraires avec la mise en place de quotas d'actes », expliquait-elle résignée.
Sur le terrain, l'attente
Publié le 05/12/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7646
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