Un séjour à l’hôpital est un facteur de risque connu de dépendance et d’altérations des fonctions cognitives chez les sujets âgés. Mais dans quelle mesure ? D’après des chercheurs de Chicago, si la mémoire et les capacités intellectuelles diminuent modérément avec l’âge, le déclin cognitif après une hospitalisation est deux fois plus rapide, par rapport à ce qu’il était avant l’admission et par rapport à des sujets contrôles non hospitalisés. Pour obtenir ces résultats, l’équipe de la Rush University sous la direction du Dr Robert Wilson a suivi 1 870 sujets âgés de plus de 65 ans vivant à Chicago tous les trois ans pendant douze ans. À chaque rendez-vous, des tests cognitifs rapides étaient réalisés afin de mesurer la cognition globale, la mémoire épisodique et les fonctions exécutives.
Au cours d’un suivi moyen de 9,3 ans, 1 335 des 1 870 sujets (71,4 %) ont été hospitalisés au moins une fois. Après ajustement sur l’âge, le sexe, l’ethnie et l’éducation, le score cognitif global était abaissé de 0,031 unité par an avant la première hospitalisation par rapport à 0,075 par an par la suite, soit une augmentation de 2,4. De même, la mémoire épisodique et les fonctions exécutives se sont altérées plus rapidement respectivement d’un facteur 3,3 et 1,7. Élément important, si la baisse des performances intellectuelles n’était pas corrélée au niveau de score global évalué à l’inclusion, elle l’était de façon modérée à celui mesuré avant l’hospitalisation. D’autres facteurs ont été identifiés comme aggravant, à savoir la gravité de la maladie, la durée du séjour et le grand âge.
« Neurology » 2012;78:950-956.
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