L'HISTOIRE DU JOUR

Suicide et crime

Publié le 07/11/2004

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Le 1er novembre, une jeune femme de 24 ans meurt sur une route d'Alsace, sa voiture encastrée dans un arbre. Elle a la clef de contact à la main et aucune trace de freinage n'est relevée. C'est un suicide, affirme son avocat. Aurore était l'une des protagonistes d'un procès en appel qui devait se dérouler le lendemain. Le prévenu, un homme de 30 ans, avait été condamné à six ans de prison pour « administration volontaire d'une substance nuisible ayant entraîné une infirmité permanente », une première en France : Aurore et une autre de ses anciennes relations l'accusaient de les avoir contaminées par le VIH alors qu'il se savait séropositif. Aurore « avait peur que la cour d'appel ne lui reconnaisse pas la qualité de victime et que le prévenu soit relaxé », explique son avocat.
« Double peine pour une femme contaminée », résume l'association Femmes positives, pour qui, en France, ce type de victimes n'est pas protégé. Ne criminalisons pas la transmission du VIH, rétorque Survivre au sida, qui regrette que des séropositifs engagent des poursuites pénales contre d'autres personnes vivant avec le VIH et redoute que cela ne nuise à la cause de la prévention. « On ne peut pas protéger les autres, on ne peut que se protéger soi-même », dit-elle. Tous responsables et non coupables.

> R. C.