Un rapport officiel met l'accent sur la prévention pour réduire le nombre de suicides en prison, nettement plus élevé qu'à l'extérieur et dans le reste l'Europe.
Partant du constat que les trois quarts des personnes qui se sont suicidées n'avaient pas été identifiées comme suicidaires, l'auteur de l'étude, le psychiatre Jean-Louis Terra, souligne l'importance d'une meilleure formation des personnels pénitentiaires à la détection des suicidaires. Il faut aussi agir sur la limitation des accès aux moyens de suicide, en particulier pour la pendaison (92 % des cas) et la strangulation. Jean-Louis Terra recommande l'élimination des points permettant l'arrimage d'un lien, comme les potences de télévision. L'amélioration du traitement des troubles psychiques est aussi jugée indispensable.
Au total, l'ordonnance du Pr Terra vise à réduire de 20 % en cinq ans le nombre de suicides dans les établissements pénitentiaires. Cent vingt-deux personnes se sont donné la mort dans les prisons françaises en 2002, soit seize de plus qu'en 2001, et un taux de suicide de 21,5 pour 10 000. Ils pourraient être 140 cette année. Parmi les Quinze, seuls le Danemark et la Belgique font plus mal, avec, respectivement, 30,9 et 23,4 pour 10 000. Enfin, cet acte ultime sept fois plus pratiqué au « mitard » qu'en détention normale tente surtout les détenus qui ne reçoivent aucune visite (un tiers des suicides) et majoritairement les entrants, puisque 9 % des suicidés (1996) sont dans leur première semaine de détention, 17 % dans leur premier mois et 34 %, leur premier trimestre.
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