P AS de « mobilisation majeure » dans le Sud-Est, comme le déplorent certains responsables syndicaux, mais tout de même la montée d'une bonne centaine de professionnels de santé libéraux par département, via, notamment, le tout nouveau TGV.
Dans le Var, département où la mobilisation semble la meilleure, autour de la Fédération des syndicats médicaux du Var (syndicat unitaire), le Dr Alain Gourcuff, ophtalmologiste à Toulon, prendra le TGV de huit heures, « pas pour défendre le C à 200 francs, mais essentiellement pour défendre un projet de société, celui du G7, qui a le mérite d'avoir été élaboré avec d'autres centrales et permettrait de pratiquer une bonne médecine dans un système libéral, non répressif. Un projet qui convient mieux à l'ensemble des professionnels de santé libéraux que les réformes de MG-France ou ce que nous prépare le Medef, qui ne sera pas bon pour nous ni pour les patients. Cette défense d'un choix de société passe d'ailleurs très bien chez la plupart des médecins ».
Le Dr Roland Ginési, rhumatologue à Toulon, CSMF, prendra le même TGV « essentiellement pour la défense du secteur libéral, en restant très large sur les mots d'ordre puisqu'il s'agit d'une manifestation de tous les professionnels de santé, mais aussi pour soutenir le projet de G7 auquel notre syndicat est très attaché ».
Pour le Dr Hervé Pégliasco, pneumologue à Marseille (CSMF), « l'essentiel, c'est de montrer notre volonté de nous impliquer dans des propositions concrètes et de faire en sorte que, pour une fois, nous soyons entendus : le gouvernement doit voir que le G7 représente les aspirations de la majorité de la profession ».
Il regrette que « le seul moyen de se faire entendre soit de râler, car ce n'est pas bon pour la démocratie, mais si on ne fait rien, le gouvernement croit qu'on s'en fout et on nous marche sur la tête ».
Le Dr Jean-François Giorla (SML) prendra encore une fois l'avion auquel il est abonné : « Pour le TGV, on verra plus tard ; de toute façon, je n'y vais pas pour faire du tourisme, mais pour manifester ma colère contre l'immobilisme des pouvoirs politiques concernant la médecine, leur inertie vis-à-vis de la convention et des négociations avec les syndicats représentatifs. On parle de reprise économique et d'amélioration dans les autres domaines, mais nos honoraires restent bloqués depuis des années et c'est le black-out vis-à-vis des propositions du G7, qui représentent pourtant une chance pour tous. Il faut donc que les professionnels se prennent en charge pour se faire entendre, et le seul moyen, c'est de descendre dans la rue. »
Les cliniques de la région s'impliquent beaucoup aussi dans la préparation de la manifestation. Ainsi, la Casamance d'Aubagne, près de Marseille, envoie une dizaine de salariés et deux membres de la direction. Ils seront rejoints par plusieurs médecins qui ont, dans ce but, annulé leurs programmes opératoires. Pour le Dr Jean-Paul Gauthier (FIEHP), cardiologue et directeur de cet établissement, « nous voulons surtout dire que nous avons des tarifs qui ne permettent pas de payer le personnel comme nous le devrions, et qu'il faut que l'Etat fasse les choses correctement à leur égard ».
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